Thèse soutenue

Le théâtre hagiographique en France et en Espagne au dix-septième siècle : essai de poétique comparée

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Auteur / Autrice : Anne Teulade
Direction : Jean-Louis Backès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse propose une étude comparative du théâtre hagiographique français et espagnol du dix-septième siècle. Dans une première partie, nous abordons les enjeux théoriques soulevés par les deux genres : l'examen des terminologies génériques, des lieux de représentation des œuvres et des discours des contemporains (théoriciens et dramaturges), nous permet de dégager les contours d'un théâtre travaillé par l'hybridité. L'association d'une vie de saint et d'une forme théâtrale apparaît contradictoire dans les deux pays. La deuxième partie présente une étude dramaturgique des œuvres ; elle montre comment les auteurs ont contourné les difficultés inhérentes à la tentative d'inscrire le saint, personnage sans passions, dans une intrigue dramatique. Les pièces peuvent être articulées autour d'un conflit entre le saint et son entourage, d'une conversion du héros lui-même, ou enfin d'une succession d'aventures qui transforment le saint en héros épique. Cette partie montre que ce théâtre emprunte de nombreux traits à la dramaturgie profane, et que les formes adoptées par les Français et les Espagnols sont moins antinomiques que les différences essentielles entre les esthétiques française et espagnole de l'époque auraient pu le suggérer. Enfin, la troisième partie s'intéresse au spectacle de la sainteté. Elle étudie comment les dramaturges se sont efforcés de faire du saint, personnage intériorisé et peu spectaculaire, un acteur qui se produit sous les yeux des autres personnages. Il ressort de cette dernière partie que ce héros spécifique, qui ne peut, de par sa perfection, susciter la crainte et la pitié préconisées par Aristote, a, en France comme en Espagne, permis d'écrire des œuvres où l'effet esthétique dominant est l'admiration. Ces œuvres singulières qui adoptent un héros peu habituel au théâtre reposent donc sur une poétique originale, que nous nous attachons à dégager.