Auteur / Autrice : | Charlotte Coffin |
Direction : | Pierre Iselin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Plus de huit cent cinquante références mythologiques jalonnent les trente-huit pièces répertoriées dans le canon shakespearien. Si ces allusions se prêtent à une exégèse savante, elles sont également compréhensibles comme un discours-cliché, fondé sur des conventions partagées par le grand public. Il s'agit alors de reconstruire les conventions qui animent une culture mythologique populaire, et d'approfondir les implications poétiques de la convention, souvent écartée au profit de la création, selon une antithèse qui perdure depuis le Romantisme. Le dynamisme de la convention est mis en valeur par la notion d'échange, aux implications aussi bien concrètes que symboliques, avec sa double acception de mobilité (déplacement et adaptation), et de négociation (donner pour obtenir). La réflexion se déploie sur trois volets, contextuel, textuel et scénique. La première partie évalue la familiarité des Elisabéthains avecs les mythes , et montre le rôle des images de grande circulation dans la diffusion d'une mythologie conventionnelle. Le centre de la thèse est consacré aux références textuelles, dont l'inscription en situation sert aussi bien la persuasion rhétorique que la reformulation poétique. Le lieu commun mythologique , "métaphore morte" en apparence, banalisée par les "commonplace-books" et réinsérée d'un texte à l'autre, fonctionne comme un instrument d'exploration du monde. En fin, la mise en scène des dieux et des héros permet d'analyser les rapports entre convention et spectacle.