L'historiographie du théâtre au XVIIIe siècle : la venue du théâtre à l'histoire
Auteur / Autrice : | Claude Jaëcklé-Plunian |
Direction : | Martine de Rougemont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Théâtre et arts du spectacle |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'historiographie du théâtre du XVIIIe siècle en France s'ouvre sur une série d'ouvrages ecclésiastiques qui font de l'histoire un instrument contre la danse et la comédie avec en réplique des apologies. À partir de 1730 paraissent plusieurs histoires du théâtre. Leurs auteurs, Brumoy, Riccoboni, Maupoint, Parfaict, Beauchamps, qui ne sont pas des savants, mais sont liés avec '' la profession '', se livrent à des recherches dans des bibliothèques publiques ou privées, exploitant les collections de riches amateurs ou faisant appel, par l'intermédiaire des journaux, à l'érudition des particuliers. Fontenelle avait ouvert la voie avec l'Histoire du théâtre françois, qui sert de guide pour ses sources, son plan, son style ; et surtout sa lecture intelligente du passé rompait le fil des publications pour ou contre la comédie. Fort de ce précédent, nos historiens organisent leur matière selon des modèles connus : les bibliographies de la Renaissance leur fournissent le moule de leurs listes d'auteurs et de pièces. Ils publient des inédits, des extraits, des analyses. Ils font l'histoire de tous les spectacles. L'histoire du théâtre offre un espace neuf où peut s'attacher la réflexion sur la relativité des cultures par rapport aux valeurs morales et religieuses dominantes. Les dissertations des académiciens accompagnent ce mouvement. Leurs épigones sont journalistes, encyclopédistes ou '' bohèmes littéraires '' et multiplient les publications d'almanachs, dictionnaires : ils font la chronique de l'histoire de leur temps, amassant des matériaux qu'ils laissent aux générations suivantes le soin d'arrranger ; sollicités par les misomimes, ils mettent leur énergie dans la réforme du théâtre, utopie qui les absorbe et dans laquelle ils déploient une ingéniosité parfois ahurissante. Ils se nomment Mouhy, Du Coudray, Rétif ou Nougaret. Le siècle écoulé, Suard revient à l'Histoire du théâtre français de Fontenelle, introduisant Sainte-Beuve.