Thèse de doctorat en Études anglophones. Civilisation britannique
Sous la direction de Franck Lessay.
Soutenue en 2003
à Paris 3 .
L'objet de ce travail est d'examiner les paradoxes qui sous-tendent la montée en puissance de l'Angleterre au cours de la seconde partie du dix-septième siècle. Contrairement aux puissances continentales, les forces armées de l'Angleterre se caractérisaient par un contraste marqué entre une armée de métier réduite et une marine de guerre développée. Cette situation s'expliquait à la fois par l'insularité de l'Angleterre et par une culture politique propre dont ressortait l'idée que, contrairement à une armée de métier, une milice bien entraînée de francs-tenanciers constituait une barrière contre les dangers d'un gouvernement arbitraire et les risques d'invasion. Fondée sur une approche comparative de l'histoire politique, cette thèse tente de démontrer que la persistance de conflits politiques et religieux sous la Restauration et la crainte encore vive d'un retour de la guerre civile ont relégué au second plan la contribution des Stuarts à la modernisation de l'Etat. Une analyse précise de l'articulation entre politique intérieure et politique étrangère permet de montrer que la quête unanimement partagée de la grandeur internationale s'accompagnait d'une profonde inquiétude quant à l'étendue des pouvoirs du roi à l'intérieur de l'édifice de la constitution, notamment en temps de guerre.
The paradoxes of power : war in Restoration England (1660-1688), discourse and practice
The purpose of this work is to look at the paradoxes underlying England's rise to greatness during the second half of the seventeenth century. Contrary to most continental powers, England's fighting forces were marked by a sharp contrast between a reduced standing army and a strong navy. This was due both to England's insularity and to a specific political culture out of which grew the idea that, unlike a standing army, a properly trained militia of free-holders constituted a bulwark against the dangers of arbitrary government and the risks of foreign invasions. Following a comparative approach to political history, this thesis tries to show that the persisting political and religious conflicts of the Restoration period and the enduring fear of a return to civil war have overshadowed the Stuarts' contribution to the modernisation of the state. A close analysis of the interplay between domestic and foreign policy serves to argue that the unanimous quest for international grandeur caused deep anxiety about the extent of the King's powers within the framework of the constitution, especially in times of war.