Environnement végétal de l'homme fossile et climats en Ligurie pendant le dernier cycle climatique et le postglaciaire : Étude palynologique des sites préhistoriques italiens de Caverna delle Fate, de Arma delle Manie (finale Ligure) et de San Francesco (San Remo)

• Auteur / Autrice : Eleni Karatsori
• Direction : Josette Renault-Miskovsky
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Quaternaire. Géologie, Paléontologie humaine, Préhistoire. Géologie. Palynologie
• Date : Soutenance en 2003
• Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
• Jury : Président / Présidente : Henry de Lumley
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Lilian Karali-Giannakopoulou, Philippe Morat, Josette Renault-Miskovsky, Giuseppe Vicino, Massimo Ricciardi
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : José Sebastián Carrión García, Laura Cattani

Mots clés

Mots clés contrôlés

Holocène

Pléistocène supérieur

Moustérien

Paléoclimatologie

Palynologie

Paléoenvironnement

Résumé

Les analyses polliniques des gisements archéologiques de Caverna delle Fate, Arma delle Manie (Finale Ligure) et San Francesco (San Remo) en Ligurie italienne, documentent le cadre paléoenvironnemental et paléoclimatique de cette région pendant le Pléistocène supérieur et l'Holocène. Les discontinuités sédimentaires dans les trois sites, ainsi que les processus post-dépositionnels entraînant une mauvaise conservation du matériel sporopollinique et une faible concentration sont à l'origine des données fragmentaires. L'enregistrement pollinique n'a pas permis de percevoir une dynamique de végétation, rendant délicate une attribution chronologique précise pour les trois gisements. C'est la comparaison des résultats palynologiques avec ceux des autres disciplines, ainsi que leur corrélation avec des séquences polliniques de référence et des sites archéologiques, qui permettent d'avancer des hypothèses chronostratigraphiques pour les différentes phases de végétation enregistrées. Caverna delle Fate livre des informations sur les paysages végétaux contemporains de l'occupation du site par l'Homme de Néandertal. L'ensemble de la séquence pollinique est caractérisé par une végétation semi-forestière à forestière qui reflète des conditions climatiques clémentes. Le développement des taxons méso-thermophiles suggère un régime climatique tempéré tandis que la progression croissante des taxons méditerranéens témoigne d'une chaleur évidente. Les quatre épisodes climatiques déduits de cette analyse peuvent être attribués à des phases différentes de l'intervalle compris entre les stades isotopiques 5 e et 3. La séquence pollinique de Arma delle Manie décrit l'évolution du paléoenvironnement végétal de l'Homme fossile ayant occupé le gisement du début du Pléistocène supérieur jusqu'à l'Holocène. La végétation est marquée par la présence constante des taxons méso-thermophiles et méditerranéens, suggérant des conditions climatiques tempérées. La survie de certains d'ente eux pendant les périodes de dégradation climatique serait liée à l'existence des zones abritées ayant servi de refuges. Les espaces ouverts sont occupés par les Poaceae et les Asteraceae dont les Asteroideae et Artemisia, tandis que la dominance des Cichorioideae est vraisemblablement due à une conservation différentielle. Les neuf zones polliniques définies, ont été attribuées à des phases discontinues allant du stade isotopique 5 e au stade isotopique 1. Une seule zone a été rattachée à un épisode stadiaire, reflet d'un climat rigoureux, les autres présentant des caractéristiques propres à des périodes interstadiaires et/ou interglaciaires. A San Francesco, seuls les niveaux post-glaciaires ont pu livrer des résultats exploitables répartis sur trois ensembles polliniques. Ceux-ci révèlent des paysages semi-ouverts à ouverts avec une présence éparse de feuillus méso-thermophiles et méditerranéens témoignant de conditions climatiques relativement sèches. L'absence de traces incontestables de l'intervention humaine sur le paysage n'a pas permis de mettre en évidence le degré de l'éventuel impact de l'Homme sur la végétation