Thèse soutenue

Réponses physiologiques et moléculaires au cadmium chez le pois mycorhizé et non mycorhizé

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Auteur / Autrice : Facundo Rivera-Becerril
Direction : Silvio Gianinazzi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biochimie. Biologie moléculaire et cellulaire
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Dijon

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La pollution par le cadmium (Cd) dans les sols affecte le développement des plantes et des microorganismes rhizosphériques, dont les champignons mycorhizogènes à arbuscules (MA). Nous avons étudié les interactions Cd-mycorhize à arbuscules chez Pisum sativum L. En relation avec les effets de la mycorhization sur la toxicité métallique, les réponses moléculaires liées aux mécanismes de détoxification par les métallothionéines (MT) et les phytochélatines (PC), et la variation génotypique du pois vis-à-vis du stress induit par Cd. Des perturbations physiologiques dues à la pollution par le Cd dans le sol ont été observées chez trois génotypes de pois (cv. Frisson, VIR4788, VIR7128) qui présentent des symptômes typiques (chlorose, perte de turgescence sécheresse des feuilles), une diminution de la production de biomasse ainsi que de l'activité du photosystème II. L'inoculation des plantes avec le champignon MA Glomus intraradices (BEG 141) atténue l'impact négatif du Cd sur la croissance et l'activité photosynthétique des trois génotypes, mais une variabilité génotypique a été observée pour l'effet tampon de la mycorhization. La mycorhization augmente de manière significative la concentration de Cd dans les feuilles de cv. Frisson et VIR4788, et diminue la concentration dans les racines de cv. Frisson. Le rôle protecteur de la mycorhization vis-à-vis du Cd n'est pas lié à l'amélioration de la nutrition phosphatée. La mycorhization augmente l'activation de gènes de pois codant une heat-shock protein 70, des MTs, une homoglutathione synthétase et une phytochélatine synthétase, mais n'affecte pas l'accumulation des groupes thiol. L'accumulation de Cd chez les plantes traitées est plus élevée dans les racines (20-50 fois) que dans les feuilles, et la plupart du Cd absorbé (94-97%) est retenu dans les systèmes racinaires des trois génotypes. L'accumulation plus élévée de Cd dans les racines et/ou gousses chez cv. Frisson et VIR7128 suggère que ces deux génotypes sont plus tolérants au métal lourd que VIR4788. L'expression des gènes de stress, des gènes codant les MT, ainsi que les gènes impliqués dans la synthèse d'enzymes du métabolisme du glutathione (GSH), le précurseur des PCs, a augmenté dans les racines de pois en présence de Cd. Une variabilité génétique chez les trois génotypes vis-à-vis de la pollution par le Cd a été confirmée par l'analyse de l'expression de trois gènes de stress, les gènes des voies de détoxification, ainsi que par l'accumulation de groupes thiol. L'association symbiotique pois-champignon MA constitute une stratégie potentielle pour la revégétation des sols sévèrement fragilisés par les métaux lourds.