Thèse de doctorat en Langue et littérature françaises
Sous la direction de Anne Chevalier.
Soutenue en 2003
à Caen .
En ce XIXème siècle finissant avide de renouveler la poésie, Jules Laforgue se distingue non par le recours à la musique mais à des musiques : de la chanson des rues à l'Opéra. Sa recherche se manifeste d'abord par la fréquence des termes musicaux ; ceux-ci permettent au poète de se dire et de dire le monde à travers des références multipliées - notamment de nombreuses allusions à des airs connus - mais brouillées, valant souvent remise en cause. Mais, au-delà du lexique et du " timbre ", Laforgue emprunte des systèmes. En mélomane averti, loin de s'arrêter à la prosodie pour créer des mélodies à l'instar de Verlaine, il a compris que, dans la quête du " ton " et de la " note " indispensables, la poésie s'enrichit de la musique essentiellement dans le domaine rythmique. A la chanson populaire, il prend des constructions répétitives, couplets-refrains ou jeux d'échos ; la musique religieuse lui fournit le schéma des litanies. Cependant, assez rapidement, Laforgue délaisse ces sources populaires pour se tourner, brièvement, vers Offenbach et ses librettistes, puis vers Wagner renouvelant l'Opéra. De ce musicien qui se veut poète, il imite les jeux structurants d'assonances et d'allitérations ainsi que des systèmes de rupture ou des écarts d'intensité et d'intonation : il dynamise ainsi la ligne mélodique prosai͏̈que de sa poésie dans sa progression vers le vers libre.
Influence of music on Jules Laforgue's poetics
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