Thèse soutenue

Le domaine réservé du président de la Ve République, chef des armées (1981-2002)

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Auteur / Autrice : Thierry Sellin
Direction : Pascal Jan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Brest
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Guy Carcassonne, Jean Gicquel, Michel Hastings, Jean Rossetto

Résumé

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Le dualisme instauré par la Constitution de 1958 est selon Georges Burdeau un dualisme entre l'Etat et la démocratie. La restauration du pouvoir d'Etat est une des caractéristiques essentielles de ce système constitutionnel où l'incarnation par le chef d'Etat fait face à la démocratie dont la représentation institutionnelle s'exprime par l'Assemblée nationale. L'affaire algérienne mit entre parenthèses l'aspect parlementaire de la Constitution du fait de ce que Léo Hamon appelait la "suppléance " du général de Gaulle. De là est née la théorie contestée du "domaine réservé" en matière de défense et de diplomatie. Au-delà de ses compétences formelles et de ses pouvoirs propres, le chef de l'Etat empiétait sur les pouvoirs réels du Premier ministre. La victoire d'un président de gauche en 1981 pouvait-elle remettre en cause ce tropisme que certains considéraient comme conventionnel ? L'usage présidentialiste, par delà le texte constitutionnel, de cette pratique institutionnelle par le président Mitterrand confirme et développe le rôle et la fonction du représentant du pouvoir d'Etat. Paradoxalement, ce sacre confirmatif d'une pratique "contra legem" rendu possible par la grâce de l'alternance et par l'abandon prévisible des derniers réfractaires signifie sans doute l'altération programmée du concept. Renforcé par la première cohabitation, cet exercice orienté de l'arbitrage entre, avec la première majorité relative de la Ve République et la cohabitation de "long terme", dans une spirale où les variabilités de l'environnement institutionnel interne et externe conduisent à une dévitalisation de cette convention d'essence moniste légitimant le principat.