Thèse soutenue

Vie planctonique et vie benthique de la Cyanobactérie Microcystis aeruginosa sur la retenue de Grangent (Loire)

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Auteur / Autrice : Delphine Latour
Direction : Jean-Louis Berthon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Saint-Etienne

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Malgré une diminution des apports nutritifs, la Cyanobactérie M. Aeruginosa forme chaque fin d'été, dans la retenue hypereutrophe de Grangent (Loire), d'importantes efflorescences. Afin d'identifier les facteurs déclenchant la propagation des colonies dans l'eau et d'approfondir la compréhension du cycle annuel de cette Cyanobactérie, un suivi hebdomadaire adapté a été réalisé dans la colonne d'eau et le sédiment. En hiver, les colonies de M. Aeruginosa s'avèrent extrêmement nombreuses dans les sédiments profonds (jusqu'à 430 col. Ml-1) , en absence de lumière et à 4ʿC. Leur viabilité a par ailleurs été confirmée par la mesure des estérases cellulaires et la présence de cellules en division. Au printemps, ces colonies benthiques reprennent une activité métabolique plus intense qui se manifeste par l'augmentation des teneurs en protéine (> 20ug. ML-1) et de la viabilité (doublée en 1 mois) dans la couche superficielle (0-2 cm) du sédiment. Il s'en suit une chute importante de leur nombre dans le benthos s'expliquant par le passage à la vie planctonique. Ce processus de recrutement semble être stimulé par l'augmentation de la température hypolimnique (≥ 8ʿC). En revanche, l'anoxie totale n'interviendrait pas, mais la réduction des teneurs en oxygène de l'hypolimnion favoriserait la propagation et le développement de M. Aeruginosa dans l'eau. Lorsque les conditions estivales sont favorables, on assiste à la formation de fleur d'eau dans l'épilimnion. Parallèlement, les faibles concentrations en colonies benthiques augmentent lentement suite à la sédimentation des premières Cyanobactéries printanières. Enfin, consécutivement à la chute des températures et au brassage automnal, le déclin de l'efflorescence se traduit par une forte élévation du nombre de colonies en surface du sédiment. Il apparaît ainsi que le cycle annuel de M. Aeruginosa permette de constituer une réserve benthique formant un inoculum susceptible d'initier chaque printemps l'efflorescence de fin d'été.