Effets des lipides sur le contrôle nerveux de l'homéostasie glucidique chez le rat : aspects cellulaires et moléculaires
Auteur / Autrice : | Laurence Clément |
Direction : | Christophe Magnan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Signalisation cellulaire, endocrinologie et reproduction |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Jury : | Président / Présidente : Claude Lutton |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Lutton, Michèle Guerre-Millo, Bernard Thorens | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Guerre-Millo |
Résumé
Le diabète de type 2 représente aujourd'hui 90 à 95% des cas de diabète. Il est caractérisé par une insulino-resistance et une altération de la fonction sécrétrice des cellules β-pancréatiques, responsables d'une hyperglycérrùe chronique. Les mécanismes mis en cause dans cette atteinte pancréatique restent actuellement mal compris. Dans une étude préliminaire nous avons démontré que le dysfonctionnement de la cellule β-pancréatique est partiellement dû à une action délétère des acides gras sur le système nerveux sympathique. L'objectif de cette thèse a été de déterminer les mécanismes cellules et moléculaires mis en jeu par les lipides pour altérer la régulation nerveuse de l'homéostasie glucidique. Grâce à un modèle de rat Wistar perfusé par voie intracérébroventriculaire d'une émulsion de triglycérides et d'héparine, nous avons démontré que les lipides peuvent agir sur le système nerveux central pour induire une hyperréponse insulino-sécrétoire au glucose. L'effet des lipides pourrait être relayé par une diminution du tonus sympathique pancréatique, comme en témoigne la mesure du renouvellement pancréatique de la noradrénaline. La sensibilité hépatique à l'insuline est également altérée chez ces rats, associés à une hypercorticostéronémie. Notre objectif a ensuite été de déterminer les mécanismes moléculaires mis en jeu par les lipides au niveau central. L'analyse du transcriptome de l'hypothalamus de ces rats nous a permis de montrer que les lipides induisent des modifications d'expression de certains gènes pouvant être impliqués dans ces altérations métaboliques, notamment le récepteur de la leptine. Nous nous sommes également intéressés à l'effet de l'augmentation des taux d'acides gras circulants sur les caractéristiques de liaison des récepteurs α2A adrénergiques des cellules β pancréatiques, responsables de l'inhibition de la réponse insulino-sécrétoire au glucose par la noradrénaline. Nous avons observé une diminution du nombre de ces récepteurs et une augmentation de leur affinité qui pourrait être liée à des remaniements de la composition membranaire en phospholipides des îlots de Langerhans. Pour conclure, toutes ces données indiquent que l'effet diabétogène des acides gras n'est pas seulement dû à des modifications du métabolisme du glucose, mais aussi à des altérations de la transmission de l'influx nerveux vers le pancréas, et à des modifications neurophysiologiques, probablement via un effet sur l'hypothalamus.