Thèse soutenue

Lai͏̈ques de France et missions catholiques au XIXème : l'Oeuvre de la Propagation de la Foi, origines et développement lyonnais (1822-1922)

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Auteur / Autrice : Richard Drevet
Direction : Claude Prudhomme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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En 1822, l'Église de France poursuit sa restauration diocésaine alors que, dans le même temps, des prélats d'Amérique parcourent le pays à la recherche de ressources financières. C'est une secrète Congrégation lyonnaise de piété, aux relations privilégiées avec ces évêques étrangers, qui entreprend de subvenir à leurs besoins en érigeant l'Oeuvre de la Propagation de la Foi, organisant à grande échelle la souscription populaire - le sous hebdomadaire des missions - initiée par Pauline Jaricot. Très rapidement, la riche Association en vient à financer l'expansion globale du catholicisme dans le monde. Bien que lai͏̈que, elle doit recevoir la caution du Saint-Siège. Dès lors, son développement dans le siècle devra prendre en compte le croissant intérêt missionnaire de Rome. Au niveau local (Lyon), l'étude montre la dépendance de l'Oeuvre vis à vis de l'encadrement ecclésiastique paroissial, mais elle mesure aussi la vitalité religieuse d'une micro-société de notables monarchistes. Par ce biais, l'Association missionnaire intègre un processus complexe d'identification sociale. Par ailleurs, l'élaboration et la diffusion d'une littérature édifiante (Annales, Missions Catholiques etc. ) confèrent aux lai͏̈ques le pouvoir de mettre en scène la Mission et d'en contrôler les représentations, quand la répartition des fonds récoltés aux diverses missions du globe leur assure une autorité concrète sur les Églises d'outre-mer. L'étude met ainsi en lumière leur détermination à rayonner sur l'univers catholique. Or, l'histoire missionnaire rend parallèlement compte de l'intensification des processus de centralisation pontificale et de cléricalisation de l'appareil ecclésial. Finalement, le transfert à Rome de la direction de l'Association, en 1922, sous le contrôle de la Congrégation De Propaganda Fide, met un terme aux revendications d'autonomie des notables de Lyon et annihile leur autorité sur le processus missionnaire