Thèse soutenue

Apport des systèmes d'information géographique à l'étude de l'insertion des HLM dans les quartiers montréalais

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Auteur / Autrice : Philippe Apparicio
Direction : Jean-René Bertrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Le Mans
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université du Maine. Faculté des lettres et sciences humaines

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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A Montréal, les ensembles HLM sont dispersés dans la ville centre et sont de taille humaine (60 logements en moyenne). Contrairement au cas français, on ne peut parler ici de quartier HLM, il faut donc raisonner en terme de quartiers d'implantation des HLM. Bien qu'ils soient dispersés à travers l'ancienne ville de Montréal, les ensembles HLM ne sont-ils pas pour autant localisés dans des espaces résiduels: des espaces de pauvreté, des espaces dégradés sur le plan de l'environnement physique, des espaces distants des services et équipements collectifs? L'originalité de la démarche est ici d'utiliser plusieurs bases de données objectives afin de décrire dans toute sa complexité l'environnement urbain autour des immeubles HLM et de vérifier de la sorte s'ils sont ou non situés dans des espaces résiduels (données de l'office HLM de Montréal, données du recensement de Statistique Canada, données du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal, carte d'occupation du sol, image satellitaire Landsat TM?, photographies aériennes, fichiers graphiques des rues de Montréal, rôle d'évaluation foncière, services et équipements collectifs). Les SIG se sont révélés des outils très performants pour la structuration, la fusion et l'analyse spatiale des données (géocodage, analyse de réseau, analyse d'image, traitement d'image satellitaire. . . ). L'analyse des données repose quant à elle sur la statistique exploratoire multidimensionnelle (analyse en composantes principales, analyse des correspondances multiples, classification ascendante hiérarchique, classification mivta' Conformément à notre hypothèse de départ, tous les locataires des logements HLM n'ont pas une faible accessibilité aux services et équipements collectifs et ne résident pas nécessairement dans des espaces de pauvreté, des espaces dégradés sur le plan de l'environnement physique. Par contre, comparativement à la population montréalaise, la population HLM demeure surreprésentée dans les espaces de pauvreté et dans les espaces avec un environnement physique de faible qualité. L'identification des modes d'insertion des immeubles HLM dans l'espace intra-urbain montréalais met en lumière quatre réalités plus ou moins connues jusqu'ici. Première réalité, aucun mode d'insertion ne regroupe des immeubles situés à la fois dans un environnement social défavorisé, un environnement physique de faible qualité et avec une faible accessibilité aux services et équipements collectifs. Deuxième réalité, les immeubles localisés dans des espaces gentrifiés bénéficient d'un environnement urbain de très bonne qualité avec à la fois, une très bonne accessibilité aux services et aux équipements collectifs et un environnement physique attrayant (proximité des commerces de détail et des équipements et services communautaires, etc. }. Troisième réalité, les immeubles HLM des quartiers de classe moyenne et des banlieues francophones riches jouissent aussi d'un environnement physique de qualité avec beaucoup de végétation, mais ils ont par contre une très faible accessibilité aux services et aux équipements collectifs. Dernière réalité peu connue, certains immeubles occupent les parties résiduelles d'un quartier favorisé sur le plan des environnements social et physique. C'est le cas notamment des habitations Bourret, Place-Lucy et Place Newman dans le quartier Snowdon, un quartier à majorité anglophone et allophone de classe moyenne, qui font face à l'autoroute Décarie et qui sont proches d'activités industrielles et d'espaces vacants.