Thèse soutenue

Du Vietnam au quartier latin : les intellectuels et la contestation : Mai 68 et ses prodromes en France : de la légitimité de la contestation à la contestation d'une légitimité

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Auteur / Autrice : Bernard Brillant
Direction : Jean-François Sirinelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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C'est sous le signe de l'essor des sciences humaines marquées par le succès du structuralisme, de l'effervescence des débats autour d'un marxisme revisité, de l'avant-gardisme culturel et politique, des luttes contre la guerre du Vietnam, et de la crise de l'Université, sur fond de " montée de la jeunesse ", que se développe, dans les années soixante, une pensée critique puis une contestation qui explose en mai-juin 1968. Ayant apporté à celle-ci une partie de sa légitimité, les intellectuels n'en voient pas moins leur statut de spécialistes des "choses de l'esprit"et leur fonction de médiateur contestés. L'occupation des établissements d'enseignement supérieur et de certains lieux symboliques de la création littéraire ou artistique, durant quelques semaines, donne lieu à un vaste travail de remise en cause d'un rapport à la culture fondé sur le modèle enseignant-enseigné, créateur-consommateur, mais aussi à la refonte des structures qui organisent leurs activités professionnelles. Les mois qui suivent Mai 68 sont consacrés à un travail d'interprétation qui cristallise durablement les représentations de l'événement autour du concept de " contestation ". A travers ce foisonnement éditorial, les intellectuels s'interrogent sur leur statut et leur fonction, témoignant ainsi d'une crise de leur légitimité. Les réponses qu'ils y apportent révèlent le trouble et les fractures qui traversent l'intelligentsia française après le printemps 1968.