Les politiques de l'école catholique en Afrique de l'Ouest : le cas de la Côte-d'Ivoire (1945-2000)

Catholic school policies in West Africa : a case study of Ivory Coast (1945-2000)

• Auteur / Autrice : Éric Lanoue
• Direction : Claudine Vidal
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie
• Date : Soutenance en 2002
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

Côte d'Ivoire

Éducation et État

Écoles publiques

Écoles catholiques

1945-....

Afrique occidentale

Sociologie de l'éducation

Résumé

Cette thèse décrit les contextes d'évolutions des écoles missionnaires au sein des grands ensembles géopolitiques d'Afrique Noire, notamment celui d'Afrique de l'Ouest depuis 1945, et interroge les facteurs de leur transformation en écoles d'un autre type – catholiques ou publiques – au moment des indépendances : quels rôles les églises et les états ont-ils joué dans l'orientation des politiques éducatives nationales ? En Côte-d'Ivoire, les conditions d'une existence pérenne des réseaux scolaires confessionnels ont été réunies puis entretenues du côté de l'Église catholique et de l'État, contrairement aux situations vécues en d'autres pays africains (suppression/ rétablissement). Mais l'intégration des écoles catholiques au système scolaire national, leur relation aux populations et au corps enseignant méritent d'être réexaminées : l'affiliation de ces écoles au secteur d'enseignement public tend à être remise en cause suite aux prescriptions des bailleurs de fonds et au retrait relatif de l'État ; des collectifs, fédérations ou syndicats issus d'un élargissement de l'espace politique, réagissent aux incidences scolaires et sociales d'une privatisation imposée ; le caractère '' privé '' de ces écoles attire des familles découragées par une école publique souvent discréditée. L'enquête réalisée à partir d'archives et de sources orales (enseignants et élèves, prélats et ministre, parents aux volumes de capital scolaire et social différents) retrace l'histoire conflictuelle des alliances scolaires conclues depuis 1960, avec, comme toile de fond, le déclin des effectifs des écoles catholiques et la croissance de ceux des enseignements public et privé laïc. L'assignation des écoles catholiques à un secteur d'enseignement, public ou privé, circonscrit un objet de lutte pour de nombreux acteurs d'un champ scolaire politisé. L'observation de leurs luttes participe à la redéfinition des catégories du '' public '' et du '' privé '' et dévoile aussi la vitalité de leurs échanges.

This thesis first describes the contexts of evolution of the missionary schools within the vast geopolitical areas of Subsaharian Africa, particularly in West African countries since 1945. It then questions the factors that transformed these schools into Catholic or public ones at the time of independence: what roles the states and the churches have played in directing the national educational policies? In Ivory Coast the conditions of an existing perennial confessional school networks were brought together and maintained by the Catholic churches and the state, contrary to the situations met in other African countries (suppression, resettlement). The integration of the Catholic schools in the national education system, their relation to the masses as well as to the teachers deserve to be re-examined: the affiliation of these schools to the public education sector is being questioned because of the recommendations of the funding agencies and the relative pulling back of the state; groups (federations or unions) are reacting to the effects of imposed privatisation on social and educational spheres: the “private” aspect of these schools attracts the discouraged families by public schools often discredited. The survey which was made from archives and interviews (teachers and students, prelates and minister, parents of different educational and social background) traces the conflicting history of agreements made between the State and the church since 1960, keeping in view the decreasing number of pupils in Catholic schools whereas the public and secular private schools show an increasing number of pupils. Catholic schools are regarded as belonging to private or public education sector: this circumscribes a struggle between many actors within a certain politicised educational field. The observation of these struggles brings in the question of redefinition of “public” and “private” categories and also reveals the vitality of their exchanges.