Thèse soutenue

Un siècle de la défense de Paris (1814-1914)

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Auteur / Autrice : Marie-France Bats-Sardain
Direction : Jean-Jacques Becker
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Les ouvrages de défense de Paris ayant fait cruellement défaut en 1814-1815, lors de l'invasion des troupes alliées, leurs construction est décidée en 1840 par Thiers, chef du gouvernement, sous le règne du roi Louis-Philippe. Ils sont réalisés de 1841- à 1846 et comportent une enceinte bastionnée constituée de 94 bastions et de 16 forts détachés. Cette enceinte, comme les forts était du type Vauban. Ce dispositif resta sans utilisation défensive jusqu'en 1870, date à laquelle éclata la guerre franco-prussienne. Ils étaient déjà obsolètes, face à la puissance de l'artillerie prussienne. D'ailleurs, l'ennemi n'a jamais véritablement attaqué la capitale, s'en contentant d'en faire le siège. Les deux sièges de Paris par les armées allemandes et versaillaises imposèrent brutalement le résultat des évolutions techniques depuis 1840. La nécessité d'un nouveau programme de fortifications s'imposait à l'esprit de tous les observateurs politiques et militaires. Un Comité de Défense, créé le 28 juillet 1872 élabora un programme de fortifications couvrant l'ensemble des frontières, en se basant sur les rapports établis par les inspecteurs du Génie. Les projets adoptés devaient beaucoup à leur rapporteur, le général Séré de Rivières qui fut nommé chef du Génie le 28 janvier 1874 et dirigea les travaux du camp retranché de Paris. Ce sont 18 forts, 5 redoutes ou réduits et 34 batteries qui furent construits entre 1874 et 1881. A peine terminés, les ouvrages de Séré de Rivières étaient périmés. La mise au point en 1885, d'un explosif nouveau, la mélinite, rendaient caduques toutes les fortifications existantes. Alors que les efforts de modernisation des forts se portaient surtout sur les lignes frontières comme le camp retranché de Verdun, Paris est délaissé, y compris les forts de la deuxième ceinture qui commençaient à dater. Toutefois, la réalisation du chemin de fer de Grande Ceinture permettait de relier les forts entre eux, ce qui facilitait le mouvement des troupes. Les enceintes de pierre et de terre dont Paris avait été doté ne sont plus d'actualité et un projet de loi concernant le déclassement d'une partie de l'enceinte de Paris est étudié. La ville de Paris propose en 1884 la destruction de l'enceinte urbaine. Des débats ont lieu mais pratiquement rien ne change jusqu'au moment où la guerre de 1914 éclate. Gallieni, gouverneur militaire de Paris fit entreprendre la mise en état de l'enceinte de Paris, sachant que la capitale n'était pas prête à recevoir le choc de l'ennemi. Ce fut avec un certain soulagement que Gallieni apprit par une reconnaissance aérienne, confirmée par la cavalerie que les allemands obliquaient vers le sud-est. Dans ces conditions, Paris cessait d'être menacé. La victoire de la Marne ne pouvait pas avoir pour conséquence immédiate de supprimer définitivement tout danger mais elle délivrait Paris d'une menace imminente.