Thèse soutenue

Appropriation des mathématiques dans une langue africaine : le Yoruba

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Auteur / Autrice : Dafon Aime Segla
Direction : Roshdi Rashed
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, sciences humaines et sociales
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La science et son développement tels que connus dans la Grèce antique, en Egypte, en Inde et en Europe semblent n'avoir pas existé en Afrique au sud du Sahara. Mais la science est universelle. Si de plus, elle fait partie de la culture, comment peut-elle contribuer à l'affirmation de l'imaginaire d'une nation et de l'épanouissement de sa civilisation si ce n'est à l'aide de l'idiome du pays, la langue maternelle. Un peuple n'est-il pas perdu s'il ne peut par lui-même forger son propre imaginaire ? C'est la question que se pose l'auteur. L'imaginaire, c'est, au sens de l'auteur, ce que les mathématiques aussi ont créé de meilleur pour l'humain. L'auteur recherche et trouve dans les fonds lexicaux de la langue yoruba et dans les habitudes langagières du groupe linguistique des proto-concepts qui fondent la création de la langue scientifique mathématique. Restituant les structures intellectuelles qui ont présidé à l'élaboration des concepts mathématiques dans l'histoire des sciences, la thèse transpose et approprie en yoruba les concepts fondamentaux de base : : le point géométrique, la ligne, la surface, le volume, la fonction exponentielle, les notions de limite, de continuité, de grandeur, de nombre, de rapport (raison), de proportion, de l'infini mathématique, de différentielle, d'angle, de double, de pair et de l'impair, les fonctions trigonométriques simples, le plus (+), le moins (-), le centre, le nombre négatif, etc. I/auteur étudie aussi, à travers les processus logico-mathématiques du calcul mental, les capacités cognitives des populations yoruba. Afin de répercuter les implications didactiques de la recherche dans les curricula pédagogiques, la thèse aborde brièvement les questions en rapport avec la théorie sociale de l'éducation et de la cognition. L'auteur met en perspective l'appropriation, dans la langue africaine, de la mathématique de l'espace. Cette appropriation trouverait sa base constitutive dans l'approfondissement de l'étude du concept que les peuples ont des corps célestes (cosmogonie)