Thèse soutenue

Henri Calet, ou l'essai autobiographique : stylistique de la voix romanesque

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Auteur / Autrice : Philippe Wahl
Direction : Georges Molinié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude stylistique consacrée à l'œuvre d'Henri Calet (1904-1956) sollicite la linguistique de l'énonciation et la sémantique interprétative pour rendre compte, à partir de ses quatre grands récits à la première personne (La belle lurette, Le bouquet, Le tout sur le tout et Monsieur Paul), du projet de figuration d'un homme « quelconque ». Après une discussion de la notion de voix dans l'écrit, la première partie analyse certains effets de voix singulière faisant du paragraphe un lieu d'articulation. Les ambiguïtés énonciatives (je/il) et génériques (fiction/autobiographie) du discours littéraire sont au cœur de la représentation du sujet, qui repose moins sur la mimesis de la personne que sur une réflexivité à la fois langagière et textuelle. La seconde partie éclaire le versant social et idéologique de l'essai autographique, qui procède d'un dialogue des langages. Ce dialogisme est favorisé par la faillite d'un discours dialogal renonçant à imiter le langage oral-populaire et le dynamisme de l'interlocution pour affirmer la bivocalité l'unissant au discours narratif. L'hétérogénéité énonciative engage une altérité constitutive du sujet, que trahit l'emprise du stéréotype sur son discours. Le projet esthétique de Calet trouve sens dans une inquiétude langagière associant l'humour à l'ironie, qui contribue à faire de son œuvre littéraire, aussi bien à l'égard de ses personnages que du lecteur, un essai de sympathie.