Thèse soutenue

Rôle du glucagon et ses interrelations avec le système catécholaminergique dans le contrôle de la thermogenèse sans frisson aviaire : étude biochimique et pharmacologique chez le caneton de Barbarie

FR
Auteur / Autrice : Younes Filali-Zegzouti
Direction : Hervé Barré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Lyon 1

Résumé

FR

Ce travail s'inscrit dans les recherches réalisées pour définir les mécanismes endocriniens intervenant dans le développement de la thermogenèse sans frisson (NST) chez les endothermes dépourvus de tissus adipeux brun (TAB). Nous nous sommes plus particulièrement focalisés sur l'implication et l'interaction des deux systèmes, glucagonergique et catécholaminergique. Notre modèle biologique est le caneton de Barbarie. Cet animal, comme l'homme adulte, ne possède pas de TAB actif. Nous avons ainsi détermineé, par une approche in vitro, chez les canetons témoins élevés à thermoneutralité (TN) et des canetons acclimatés au froid (CA), une cartographie indiquant la répartition des catécholamines dans le système adrénosympathique et dans la moelle épinière. L'ensemble de nos résultats biochimiques laisse présager l'importance du rôle régulateur de ces deux systèmes dans le contrôle de la thermorégulation au froid. Par des approches intégrées au niveau de l'animal entier (calorimétrie indirecte), nous avons étudié le mode d'action du glucagon. Ces expérimentations nous ont conduit à envisager deux niveau d'action possibles : à 25° C, une action indirecte périphérique, afin d'augmenter la thermogenèse musculaire. Cet effet est induit essentiellement par le biais des catécholamines circulantes et des acides gras libres ; à 4° C, une action directe dans le système nerveux central, s'accompagne d'une inhibition du frisson. Cette suggestion est conditionné par le passage de ce peptide à travers la barrière hématoméningée. Enfin, nous avons mis au point pour la première fois chez l'oiseau, un protocole de sympathectomie chimique à la guanéthidine (150 mg/kg/jour). Cette méthode assure une déplétion de -40 à -92 % du stock endogène de noradrénaline basale dans la plupart des tissus périphériques innervé par le système nerveux sympathique. Les surrénales compensent la déficience de ce système par une augmentation conjointe de leur stock catécholaminergique. En outre, l'inefficacité du glucagon à augmenter le métabolisme énergétique chez les canetons traités à la guanéthidine, plaide en faveur d'une implication de la noradrénaline dans l'effet thermogène de ce peptide observé in vivo chez les canetons TN.