Thèse de doctorat en Littératures française, francophones et comparée
Sous la direction de Marie-Lyne Piccione.
Soutenue en 2000
à Bordeaux 3 .
Les configurations narratives des recits hebertiens donnent a lire une << experience temporelle fictive >> qui est celle de personnages impuissants a saisir un present mine par l'anamnese, et livres a un temps poreux et dissolvant. La problematique identitaire est etroitement subordonnee a cette representation hebertienne du temps vecu dans laquelle se devine l'universelle reverie sur la separation, l'individuation catastrophique et le manque, que figure l'obsedant motif de la mere absente. La question qui se trouve alors posee est celle de la maniere dont les recits codifient les cheminements identitaires dans lesquels s'engagent les sujets hebertiens au sortir de l'enfance pour atteindre une coherence axiologique entre leur vouloir etre, leur agir et leur etre. Solidaire des << modulationsdu sens >> que le personnage fait subir a son environnement spatial et humain, la syntaxe identitaire ainsi definie fait apparaitre une presence au monde puissamment contestee par le retour sauvage de l'indifferencie. Consequence d'un difficile dialogue entre nature et culture, l'exil ontologique et existentiel auquel se trouve alors condamne le personnage prend deux visages complementaires : d'une part, la decouverte de l'alterite, en soi et hors de soi, debouche le plus souvent sur l'assimilation ou la segregation qui sapent toute forme de presence differentielle ; d'autre part, le devenir lui-meme est lourdement obere par le ressassement de la memoire qui reduit l'ontologique a l'analogique. Pour anne hebert, seules l'epiphanie disjonctive d'un corps sensoriellement actif et l'emergenced'une parole esthesique reconciliant le code et la phone peuvent conduire a une assomption lucide de soi.
Pas de résumé disponible.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2005 par L'instant même à Québec
Le mal d'origine : temps et identité dans l'oeuvre romanesque d'Anne Hébert : essai