Thèse soutenue

La noblesse et l'Eglise en Provence, XIe-XIVe siècle : l'exemple des familles d'Agoult-Simiane, de Baux et de Marseille

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Auteur / Autrice : Florian Mazel
Direction : Noël Coulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Civilisations et Humanités. Cultures, sociétés et échanges dans les pays de la Méditerranée septentrionale
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université d'Aix Marseille. Pôle Humanités, sciences humaines et sociales

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'objet de cette étude est de comprendre la nature et l'évolution des relations entre la noblesse et l'Eglise du début du XIe siècle aux années 1340, à travers l'exemple de trois familles de la haute aristocratie provençale : les vicomtes de Marseille, les Baux (basse Provence) et les Agoult-Simiane (haute Provence). Durant ces trois siècles et demi, l'émancipation de l'institution ecclésiale, l'essor des seigneuries ecclésiastiques, l'élargissement des prérogatives pastorales des évêques, les renouvellements du monachisme, les mutations de la vie religieuse, ainsi que la concentration des pouvoirs au profit des comtes puis des rois de Sicile, transforment profondément les modalités et le sens de ces relations. Jusqu'à la fin du XIe siècle, l'héritage carolingien demeure prépondérant : à l'échelle locale, dans le cadre du "pagus " ou de la seigneurie, les grandes familles assurent la protection de l'Eglise et détiennent l'initiative des mouvements de réforme, leur pouvoir en ressortant nettement sacralisé. A la fin du XIIIe siècle, après une profonde recomposition provoquée par la réforme grégorienne, la croisade albigeoise et le tournant pastoral, les grandes familles ont perdu leurs prérogatives ecclésiales au bénéfice des seuls clercs. Dans un horizon élargi à la Méditerranée occidentale, elles sont conduites à s'engager au service de l'Eglise théocratique et de la monarchie angevine et invitée à imiter la religion du prince. Cette évolution s'accompagne d'une mutation parallèle de la piété qui de rituelle, solennelle et profondément influencée par le monarchisme jusqu'au XIIIe siècle, devient peu à peu plus individuelle et plus intériorisée, en particulier sous l'influence des ordres mendiants. Il apparaît ainsi que durant les trois siècles du Moyen Age central les relations avec l'Eglise s'avèrent déterminantes pour l'histoire du groupe aristocratique.