Thèse soutenue

Logique naturelle et principes de l'action humaine dans l'œuvre de Condillac

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Auteur / Autrice : Aliénor Bertrand
Direction : Didier Deleule
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Cette thèse est une étude systématique et historique de la philosophie de Condillac ordonnée par l'analyse des conditions logiques de l'action humaine. Elle montre comment Condillac est venu à affirmer que les actions des corps organisés doivent être comprises à partir d'un principe logique, celui du plaisir, qui conditionne les opérations mentales. Dans la logique, Condillac soutient que l'invention des langues est conditionnée par une logique naturelle, qui est au principe de l'analyse des sensations et qui règle les actions des organismes vivants, dont les mouvements ne peuvent être expliqués par des lois strictement mécaniques mais il montre surtout que la logique propositionnelle modifie les principes et l'analyse des actions : l'agir humain n'est pas seulement réglé par la logique naturelle, mais par les principes qui définissent l'analyse verbale des actions, ces principes sont générés par les conditions logiques de la communication des êtres humains. En tant qu'êtres vivants et parlants. La génération des principes de l'action humaine à partir de la logique naturelle met donc en évidence de la rupture que l'invention de la parole instaure avec les principes de l'action animale : si le plaisir est la condition logique de l'analyse des actions, il n'est pas le principe de la moralité. L'invention de la parole subordonne l'analyse des actions à la correction de l'usage grammatical de la première personne, qui entraine un nouveau mode de régulation des actions. Elle définit les principes de l'action de personnes et non pas seulement d'organismes vivants. Ainsi la « théorie subjective de la valeur » du commerce et du gouvernement doit être prise pour ce qu'elle est : une analyse « psychologique » des actions humaines, qui affirme qu'une valeur est un jugement et non un objet. L'économie de Condillac évite l'erreur logique et la faute morale d'une confusion des principes du raisonnement économique et politique avec des normes sociales naturelles.