La Loi du désir et l'éthique de la psychanalyse : entre démocratie et totalitarisme
Auteur / Autrice : | Simone Perelson |
Direction : | Joël Dor |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences humaines cliniques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
La conception qu'a la psychanalyse du désir ainsi que l'éthique qu'elle propose nous conduisent au constat suivant : la Loi du désir n'est ni démocratique ni libérale et l'éthique de la psychnalyse ne saurait se définir comme une défense de la ''démocratie libérale''. En s'éloignant d'une conception démocratico-libérale, la psychanalyse court toutefois le risque de constituer une théorie et une pratique totalitaires. Ce travail a pour tâche de mettre en évidence la ''tension'' entre ''démocratie'' et ''totalitarisme'' qu'exprime la psychnanalyse. Pour ce faire nous allons analyser, dans un premier moment, les points problématiques de la conception lacanienne du désir et de l'éthique soulignés par Patrick Guyomard, Slavoj Zizek et Alain Didier-Weill. Deux conceptions de cette éthique seront ici prises en considération : celle inspirée de la tragédie antique ''Antigone'' de Sophocle, présente dans le ''Séminaire 7'', et celle qui se trouve dans le ''Séminaire 8'', et qui est suscitée par la tragédie moderne ''L'Otage'' de Paul Claudel. Ensuite, nous allons articuler les pensées de Nietzsche et de Lacan. Cette articulation présupposera une exposée générale de la pensée nietzschéenne, qui nous conduira subséquemment à analyser les sept points suivants : le rapport entre la ''morale des forts'' nietzschéenne et ''l'éthique'' lacanienne du ''désir'' ; l'analogie entre les oppositions ''homme supérieur/surhomme'' et ''subjectivation/destitution subjective'' ; l'idée nietzschéenne de la culture et la distinction psychanalytique entre la ''réalisation du désir'' et le ''laisser-aller'' ; l'articulation entre ''l'individu souverain'' et ''l'analyste qui s'autorise de soi-même'', articulation qui impliquera une analyse approfondie de la problématique de la ''passe'' ; l'analogie à partir de l'idée nietzschéenne de ''décadence'' entre l'avènement du surhomme et celui de l'analyste ; la mise en cause aussi bien par Nietzsche que par Lacan des ''idéaux démocratico-libéraux'' ; et, enfin, les ''interprétations totalitaires'' auxquelles ont donné lieu la pensée de ces deux auteurs.