Auteur / Autrice : | Gérard Dubey |
Direction : | Alain Gras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Alternativement figure emblématique d'un monde entièrement sous contrôle, autoreferencié et sans altérité, ou pacifié et libéré des contraintes spatio-temporelles, la réalité virtuelle est au centre de la controverse qui oppose aujourd'hui technophiles et technophobes. L'interprétation que nous proposons à la suite d'un long travail d'immersion socio-anthropologique au sein des "mondes" produits par les techniques numériques contredit cette alternative tranchante. La thèse principale défendue dans ce travail est que la simulation informatique reste intrinsèquement tributaire ou solidaire de son inscription dans le social, soit, que l'activité sociale est irréductible à sa mise en forme technique et cela pour la raison qu'elle concerne des êtres vivants. En fait, la tentative de formalisation ou de simulation du social nous contraint (au sens d'acculer) à définir, ou plutôt à redéfinir, la nature de ce qui résiste, à savoir cette "part maudite" irréductible à la logique formelle qu'est l'activité sociale. La simulation informatique contribue donc, indirectement et peut-être à la marge, à découvrir l'articulation fondamentale du lien social avec la vie, l'être ensemble comme manifestation insigne de l'être-au-monde.