Thèse soutenue

Le travail et la question sociale : histoire de la construction d'une synthèse entre le socialisme et l'économie politique au XIXe siècle

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Auteur / Autrice : Annie Soriot
Direction : Jérôme Lallement
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le point de départ de ce travail concerne les controverses sur le statut du travail dans l'organisation économique. Plus précisément, ces controverses sont analysées au sein des écoles socialistes françaises du XIXeme siècle, et sont de ce fait directement liées à l'émergence d'une "question sociale". À partir des réflexions socialistes sur le travail, le but de la thèse est de montrer qu'une articulation entre la théorie économique et les critères de justice sociale est construite pour surmonter les dilemmes posés par la question sociale. Dans une première partie, l'opposition tranchée entre d'une part une conception du travail issue de la tradition utopique (celle de Saint-Simon) et d'autre part la conception des socialistes marxistes (Guesde et Lafargue) est analysée. De l'opposition entre travail et oisiveté, on passe à une démarcation entre travail et capital. Cependant, l'inscription utopique du socialisme marxiste est ici soulignée. Surtout, ces deux temps caractérisent un même rapport à la théorie économique (contrairement aux travaux des socialistes réformistes). La deuxième partie de la thèse est alors consacrée à la construction d'un socialisme fondé économiquement et scientifiquement : la recherche d'une articulation entre la théorie économique et les principes socialistes est soulignée. L'analyse porte sur la construction d'une troisième voie sur le mode de la synthèse. Deux tendances sont distinguées dans ce mouvement : d'une part, la démonstration économique de la superiorité du socialisme à partir de la théorie économique marginaliste (le socialisme "synthétique" de Walras ou le "socialisme marginaliste" de Landry). D'autre part, les travaux fondés sur le concept de solidarité - cette dernière se substituant au travail comme support de la cohésion sociale (le "socialisme contractualiste" de Fouillée, le "socialisme humanitaire" de Leroux, le "socialisme libéral" des solidaristes).