Thèse soutenue

Corps à corps : regards français dans les coulisses de la corpolâtrie brésilienne

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Auteur / Autrice : Stéphane Malysse
Direction : Marie-Élisabeth Handman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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A partir d'une etude d'ethnocorpologie visuelle (chap. 1) sur les usages et les representations du corps au bresil chez les membres de la classe moyenne observes et rencontres pendant deux ans, a rio de janeiro et salvador de bahia, cette these cherche a apprehender les divers aspects de la corpolatrie, definie comme un registre somatique commun a de nombreux bresiliens, qui est constitue de perceptions sensorielles, d'images du corps, de gestuelles et de soins. Dans les coulisses de la corpolatrie (chap. 2), le traitement dont le corps de l'enfant est l'objet, les rituels d'hygiene corporelle, l'hygiene alimentaire et les constructions du corps dans les academies de gymnastique preparent les presentations du corps en public. La corpolatrie est ainsi presentee comme une religion du desir, definissant un rapport original, presente comme originel et naturel, entre le corps et l'esprit dans lequel l'ideologie du bien-etre devient inseparable de celle du bien-paraitre. Ce souci de seduire trouve dans les academies son lieu de culte, et ceux qui les frequentent, consacrent du temps et de l'argent pour figurer en bonne place sur la scene sociale. C'est principalement sur la scene sociale (chap. 3) que le corps se met en scene et que la corpolatrie permet alors de multiplier les interactions de corps a corps et les synesthesies socialisantes. Finalement, l'analyse des systemes de lecture de l'apparence bresilienne et la valorisation de la notion de cordialite comme element structurant du champs social permettent de defendre la these d'une constante inter-influence des notions de cordialite et de corpolatrie (chap. 4); c'est ainsi que la corpolatrie peut etre definie comme un type de cordialite incamee qui fonde des reseaux d'intimites, des liens affectifs, et qui tisse alors des nombreux corps sociaux dans lesquels chaque individu devient une personne en s'y trouvant litteralement incorpore.