D'un préjugé culturel à un préjugé racial : la politique indigène de la France au Canada
Auteur / Autrice : | Saliha Belmessous |
Direction : | Jean Heffer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Contrairement à un mythe historiographique tenace, l'attitude des colonisateurs français a l'égard des amérindiens n'était en rien empreinte de bienveillance ou de considération. Les amérindiens étaient regardes comme des ''sauvages'', socialement, économiquement et culturellement inferieurs aux européens; comme tels, ils furent d'abord dépossédés de leur territoire. L'échec de la politique d'assimilation conduite par les autorités françaises consacra ensuite l'idée d'une nature sauvage immuable que rien ne pouvait reformer. Le recours au préjugé racial pour expliquer et comprendre cet échec favorisa, au XVIIIe siècle, la mise en place de la ''naturalisation'' des amérindiens pour des raisons politiques. Leur supposée nature fut alors instrumentalisée en vue d'exploitations diverses, dont la première était d'ordre économique et militaire. La défiguration de l'autochtone prit également d'autres tournures, en fonction des exigences affectives, politiques et intellectuelles des colonisateurs. En raison d'une réalité coloniale défavorable - maintien de la souveraineté des autochtones et expansionnisme britannique -, les colonisateurs français ne purent toutefois jamais étendre cette exploitation aussi loin qu'ils l'auraient voulu.