Relations hote-parasites dans un ecosysteme alpin : dynamiques annuelles et structures spatiales chez la marmotte alpine (marmota marmota, linne 1758)

• Auteur / Autrice : Marie-Pierre Callait-Cardinal
• Direction : Jean-François Dobremez
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
• Date : Soutenance en 1999
• Etablissement(s) : Chambéry

Résumé

L'objectif de ce travail est le recensement des especes parasites de la marmotte alpine (marmota marmota) sur plusieurs sites des alpes francaises ainsi que l'etude des relations hote-parasites et des dynamiques parasitaires de ces systemes. L'interet de la marmotte comme modele biologique vient de son organisation sociale, qui conduit a une occupation heterogene de l'espace, et de son hibernation, remarquable adaptation a la vie en milieu extreme. Les prelevements sont issus de huit sites, dont sept sont situes dans le massif de la vanoise, et un dans le massif des ecrins. L'association des recoltes de feces, pour analyses coproscopiques (n = 1044), et des collectes de cadavres d'animaux morts naturellement ou tues a la chasse, pour bilans parasitaires (n = 53), est un choix methodologique et ethique pour limiter le derangement des populations etudiees. Cinq especes parasites dominent les infracommunautes : ctenotaenia marmotae, ascaris laevis, citellina alpina, eimeria marmotae et eimeria sp. Trois especes rares sont infeodees a certains sites : dicrocoelium lanceolatum, echinococcus multilocularis et capillaria sp. Intestinal. Les deux dernieres n'ont encore jamais ete decrites chez la marmotte alpine. La richesse specifique en helminthes est toujours faible. Nous montrons que les systemes helminthes-marmottes et protozoaires-marmottes presentent un degre eleve d'organisation (au niveau des individus-hotes et du biotope intestinal), avec les patrons de distribution toujours sur-disperses. Sous l'influence du cycle annuel de l'hote, les variations de la prevalence, de l'abondance et de l'intensite moyenne sont de grande amplitude : la charge parasitaire globale est maximale avant l'hibernation ; elle est au contraire tres reduite au reveil. Les strategies d'infestation, de transmission et de survie sont tres efficaces, liees aux caracteristiques des especes-parasites et de l'espece-hote, traduisant les phenomenes de co-evolution tres pousses qui les unissent.