Thèse soutenue

Les copropriétés résidentielles entre règle juridique et régulation sociale : contribution à une sociologie de l'action organisée

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Auteur / Autrice : Nicolas Golovtchenko
Direction : Alain Bourdin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La copropriété résidentielle verticale peut se définir comme une forme originale d'association qui organise l'occupation et la gestion partagée d'un espace résidentiel. C'est une organisation où les motifs de coopération entre acteurs sont quotidiens mais où les modalités de coopération sont rarement l'objet d'un consensus. Une des questions centrales de la problématique tient donc au problème de la coordination des actions individuelles ou autrement dit, aux logiques et formes de coopération entre acteurs interdépendants dans un contexte faiblement contraint de telle sorte que l'un des enjeux majeur de la copropriété, la patrimonialisation, puisse être surmontée. La problématique conçoit les copropriétés comme des systèmes d'action concrets structurés par des règles du jeu ayant le statut de mécanismes de régulation qui se construisent sous l'effet d'un processus d'ajustement des échanges négociés entre acteurs en situation d'interdépendance objective autour de la définition et des modalités de résolution des enjeux. Il s'agit donc de considérer les régulations sociales dont sont l'objet les copropriétés sous une forme qui n'introduit pas de rupture dans l'analyse de l'action collective organisée entre cadre formel et situations d'interaction. Les résultats conduisent à relativiser l'influence des variables habituellement retenues pour expliquer le fonctionnement des copropriétés - composition sociale, situation urbaine, taille, dispositif juridique - pour considérer chaque copropriété en fonction d'un continuum typologique opposant schématiquement + cercle vicieux ; a + cercle vertueux ; de la coopération, structure par des variables de codification, de finalisation, de délégation et d'intériorisation. Les processus de coopération sont analysés au travers d'une grille de lecture qui porte une attention particulière aux capacités des acteurs à fabriquer des compromis ou du consensus, aux systèmes de délégation de la décision, aux logiques de formation des coalitions, aux systèmes de justification des actions et des attitudes et enfin, aux processus de construction des enjeux dont on a pu montrer combien ils étaient déterminés par des systèmes de perception différents mais aussi par les capacités stratégiques différenciées des acteurs à négocier leurs rationalités propres.