L'identité fantôme dans l'écriture de soi de Michel Leiris

The phantom identity in the life writing of Michel Leiris

• Auteur / Autrice : Ho-Shik Yu
• Direction : Monique Gosselin-Noat
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature française
• Date : Soutenance en 1998
• Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

Pour comprendre qui il est, michel leiris s'adonne a l'ecriture de soi. Pour lui c'est en se racontant qu'il peut etablir son identite. Selon l'identite narrative proposee par paul ricoeur 1 acte de raconter permet d'apporter une coherence a l'ensemble d'une vie malgre les nombreuses actions heterogenes qu'elle peut renfermer. Mais le probleme reside dans le fait que l'identite de leiris est toujours remise en cause par le recit meme. Dans son autobiographie ou il a signe un pacte avec les mots, il procede a la reconstruction de soi. Nous en retenons trois points la mythification, la coherence retrospective et la denomination. Il s'agit d'interroger la lisibilite d'un recit de vie. A cote de cette concordance, nous remarquons la discordance que nous abordons a travers la crise de la cloture, la felure et l'illusion rhetorique. D'ou nait un mouvement dialectique que nous baptisons le fantome, sous le signe duquel le narrateur est oblige de raconter 1 impossibilite de narrer, comme si la mort manquee laissait place au recit de son impossible experience. Donc, l'authenticite de son ecriture se revele au cours de la mise en question des rapports entre le dicible et l'indicible, entre le simulacre et la verite cachee. Ces aspects sont repertories dans le voyage sans illusion ; dans le combat tauromachique autour de la cape vide ; et dans la mise en scene de soi qui met en valeur l'auto-accusation. Leur denominateur commun : le drame leirisien est le drame du temps (la degradation). Ses jeux sont sans cesse renouveles pour atteindre une regle introuvable. Cette difficulte est annoncee dans son choix delibere de 1 inachevement. Mais la dissonance revele la lucidite extreme qui s'avere etre creatrice notre auteur revendique l'experience de l'echec comme la condition de l'individualite. Ainsi se dessine un realiste tragique qui est << mangeur du langage >>.