Thèse soutenue

L'euroscepticisme au sein du Parti conservateur britannique : 1992-1997

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Auteur / Autrice : Agnès Alexandre-Collier
Direction : Pascal Perrineau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Le traité d'Union européenne signé en 1992 a donné naissance, au sein du Parti conservateur britannique, à un courant d'opposition aux principes d'union politique et monétaire et à la politique européenne du gouvernement de John Major, élu en avril 1992. Initie par un groupe de députés qui ont voté contre la ratification du traité malgré les consignes de leur propre parti, ce mouvement a acquis une force sans précédent dans l'évolution de l'idée européenne au sein du parti. Disposant de ressources considérables, ces rebelles parlementaires, également désignés par la presse sous le nom d'eurosceptiques, ont profité de la position difficile du gouvernement, accrue par la courte majorité parlementaire, pour mettre en oeuvre une série de stratégies qui ont donné lieu à une mobilisation dont les effets seront destructeurs pour l'organisation partisane. Souffrant d'une crise de légitimité, le premier ministre se verra contraint de provoquer en juin 1995 une nouvelle élection du leadership du parti pour réaffirmer son autorité. Les élections générales de mai 1997 représentent la défaite de John Major devant la puissance de la mobilisation eurosceptique qui réunit depuis 1995 toutes les caractéristiques de la faction. L'alternance a aussi donné lieu à la victoire, dans l'opposition, des attitudes eurosceptiques qui trouvent désormais un représentant sous les traits du nouveau dirigeant du parti et fidèle partisan de Margaret Thatcher, William Hague. Fondé en effet sur les valeurs thatchériennes du libéralisme économique et de l'indépendance nationale, le discours eurosceptique s'articule autour de la défense du nationalisme, de la démocratie et du libéralisme. Remettant en cause le clivage gauche-droite qui structure habituellement les partis politiques, l'euroscepticisme, qui revêt par ailleurs des formes variées, apparait globalement comme une combinaison de "primordialisme" national et de "fondamentalisme" partisan, comme le suggère le cas du Parti conservateur britannique.