Thèse soutenue

Femmes du peuple ou la représentation de la femme du peuple dans l'oeuvre de Claire Etcherelli

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Auteur / Autrice : Maryse Vuillermet
Direction : Antoine Court
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Saint-Etienne

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse porte sur la représentation des femmes du peuple dans les romans de Claire Etcherelli en relation avec le roman "populaire", "ouvrier" et "féminin" de la fin du XIXe siècle et durant le XXe siècle. Après une introduction qui ébauche la problématique de la femme et des femmes du peuple, la 1e partie "Des enfances à l'affrontement à la ville" (ch. 1 à 3), décrit des enfances solitaires, des images d'espaces, avec quelques visions de couples infernaux. Les adolescences parlent de l'épreuve du corps, des seules figures masculines, celles du père accablé de fatigue et du grand frère qui est le monde. La sortie des adolescences se fait vers les chambres et les banlieues : chambres anonymes, âprement discutées, propices aux fantasmes, banlieues, vastes espaces mobiles et gris. La ville est une terrible initiation pour la jeune femme, lui révélant sa déchirure intérieure. La 2e partie "La vraie vie n'est pas ici" (ch. 4 à 8) aborde la première servitude des villes : le travail à la chaine, son temps divisé, son effet anesthésiant. L'auteur décrit aussi la division des travailleurs, leurs racismes masqués dans le roman ouvrier traditionnel. Il n'y a donc pas lyrisme du travail ou de la solidarité ouvrière, le travail est une malédiction. Le travail féminin l'est plus encore. Sans formation, les femmes sont réduites aux métiers non qualifiés, précaires et non valorisants. Il leur reste "une culture du pauvre" limitée aux cafés et aux journaux, avec la revanche du rêve, rêve du temps libre, de la fin de l'errance par un pavillon de banlieue et un espace familial. Les amours finissent toujours mal. Même si les trois romans sont des histoires d'amour sans bonheur, l'idée du bonheur est d'avance vaincue. Il s'agit d'une chaine du malheur féminin qui ne sera rompue qu'à la fin du 3e roman. La 3e partie "L'écriture des femmes du peuple" (ch. 9 à 13) décrit une écriture née de ces femmes et qui leur est image fidèle. Récit et histoire sont toujours imbriqués. Les personnages vivent différemment l'histoire mais elle est toujours une marâtre, un élément de la fatalité. Puis la thèse décrit un style : refus du lyrisme et de l'autobiographie, liberté créatrice qui élude l'obsession du corps féminin, la psychanalyse, le "je" hyper-individualiste et le faux langage populaire et conclut à la pertinence de cette représentation de la femme du peuple