Thèse soutenue

Reflets du Quadrivium dans la littérature narrative médiévale des XIIème et XIIIème siècles

FR
Auteur / Autrice : Carmelle Mira
Direction : Jean Maurice
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Rouen

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

J'ai recherché, dans un vaste corpus qui va de la Chanson de Roland au Roman de la Rose de Jean de Meun, les "reflets" des connaissances diffusées dans les écoles à propos du Quadrivium, c'est-à-dire des quatre arts libéraux scientifiques,- arithmétique, géométrie, astronomie et musique. Ce travail avait pour but de mesurer ce que l'on savait, dans le public cultivé, de ces connaissances rationnelles, et de cerner la vision du monde dominante, les contradictions entre une mentalité archaïque, magique, et la montée de la rationalité, ainsi que l'usage littéraire qui est fait aussi bien des connaissances que des croyances et des ignorances. Un chapitre préliminaire - "miroirs sans tain" - est consacré, à partir d'un hommage de Chrétien de Troyes au Quadrivium, à un panorama des mathématiques médiévales et de leur enseignement ; une première partie - "miroirs obscurs ou déformants" - est consacrée à la musique, que les littéraires ne conçoivent plus comme une science mais comme une source de plaisir, à l'astronomie, c'est-à-dire, en fait, à la vision des phénomènes naturels qui révèle le clivage entre les tenants de l'intervention divine permanente et ceux qui croient à l'existence de lois de la nature ; enfin, à la géométrie, à peu près également ignorée dans les écoles et le public, phénomène paradoxal au temps des cathédrales. La deuxième partie - "miroirs flatteurs" - contient trois chapitres consacrés à ce nombre que le Moyen Âge vénère tant : sont envisagés son usage simplement arithmétique et/ou ludique, son usage symbolique et son usage esthétique dans le cadre d'une structuration de l'oeuvre littéraire fondée sur les nombres. Il ressort de mon étude que si le Moyen Âge occidental ne brille pas par son niveau scientifique, la plupart des écrivains ont su tirer parti du flottement des connaissances pour se livrer à un "jeu des possibles" propice à l'imagination et à l'oeuvre littéraire.