Thèse soutenue

Jean Conan (1765-1834) : un écrivant ou un écrivain breton ?

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Auteur / Autrice : Paolig Combot
Direction : Gwenaël Le Duc
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études régionales. Etudes celtiques
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Rennes 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Jusqu'à présent, il n'a pas été possible de cerner l'existence, la personnalité, les méthodes d'écriture et de création d'un auteur bretonnant du passé. C'est pourtant ce que nous essayons de faire pour l'un d'eux, Jean Conan, en nous fondant sur l'ensemble des écrits conservés. La question est de savoir si ce brave homme de tisserand (Le Braz) est un simple copiste (Dottin), un écrivant de seconde zone, malgré les 29000 vers qui nous sont parvenus, ou si ses écrits ne recèlent pas des qualités littéraires, une originalité d'inspiration et de création. Certes, Conan s'inscrit dans un contexte : d'autres hommes du peuple ont écrit leurs campagnes ; de nombreux clercs anonymes ont élaboré des tragédies bretonnes. Conan continue cette tradition théâtrale, par la langue, le choix de ses sujets, par la présence de certains personnages, par son mode d'écriture, a la fois poétique et théâtrale. Mais jamais Conan ne se comporte en copiste servile ; ses deux tragédies sont recomposées : il réécrit Louis Eunius, sa version de Geneviève de Brabant est une synthèse d'un récit français et de la pièce bretonne savante ; sa Bue a Sant ar voan et sa Jerusalem delivred sont des tentatives de dramatisation. Quant aux Avanturio, elles constituent un véritable travail de fiction, Conan s'y met en scène, après avoir mis en scène quantité d'autres personnages ; il en est à la fois l'auteur, le narrateur et le héros, posant pour la postérité avec solennité et complaisance. Conan laisse une oeuvre originale, aux sujets divers mais d'une écriture commune ; sans doute les maladresses sont-elles nombreuses, et la francisation du lexique excessive. Mais cette oeuvre révèle un homme qui tantôt nourrit ses écrits de sa vie, tantôt se nourrit de ses personnages, sans doute plus vrais que son entourage. Conan constitue un cas unique, une incongruité : un homme du peuple qui écrit en breton ! Puisse-t-il trouver en chacun de nous le cher lecteur qu'il attendait et qu'il mérite, car Jean Conan est un créateur, un authentique e��crivain populaire breton.