Thèse soutenue

La politique des programmes télévisuels en Afrique Noire francophone : originalité ou rançon d'une assistance étrangère ? : cas du Burkina Faso et de la côte d'Ivoire
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Auteur / Autrice : Grégoire Sanon
Direction : Daniel Serceau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Depuis la fin des années 1980, l’Afrique vit son tournant de la communication audiovisuelle. Après l'éveil de la presse écrite privée, on assiste à la création de radiodiffusions en FM et à l'arrivée des télévisions directes par satellites. Ces transformations du paysage audiovisuel suscitent des inquiétudes et l'on pense qu'avec l'intrusion des satellites, le continent noir court le risque de perdre son territoire de communication. Les craintes ne se fondent pas sur l'audience de ces nouveaux medias. N'est-ce pas en réalité la question des télévisions nationales qu'elles indexent ? C'est au lendemain des indépendances de 1960 que la télévision a été implantée en Afrique. La Côte d'Ivoire qui, comme le Burkina, compte parmi les pionniers entendait l'utiliser pour soutenir l'éducation au développement. Le Burkina misait de son cote sur le prestige qu'elle pouvait apporter a une nation indépendante. Dans les deux cas, la télévision s'est révélée un média inadapté aux milieux et aux fonctions qu'on lui prêtait. Elle est restée un outil d'information et de distraction qui doit la pérennité de sa diffusion à la coopération culturelle étrangère. C'est au titre de cette coopération que la France a créé canal France international (CFI) en 1989 pour fournir des programmes gratuits aux télévisions d’Afrique noire francophone. CFI vient s'ajouter à la présence des banques de programmes américains "worldnet" et allemands "transtel". Elles apportent des solutions à la pénurie d'images mais elles contribuent à étouffer les initiatives de production nationale et à exacerber l'absence de programmes nationaux sur le petit écran. Ces banques condamnent les programmateurs africains à gérer une politique des programmes télévisuels attelée à l'assistance étrangère. L'explosion actuelle des pratiques vidéo et la course aux antennes paraboliques au Burkina et en Côte d'Ivoire sont à considérer comme des avatars de cette politique d'accoutumance.