Thèse soutenue

La philosophie religieuse de Léon Chestov
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Auteur / Autrice : Tatiana Milivojevic
Direction : Jean-François Mattéi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Nice

Mots clés

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Résumé

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Né à Kiev en 1866 et mort à Paris en 1938, Léon Chestov, de son vrai nom Lev Isaakovitch Schwarzmann, demeure l'une des figures les plus originales et les plus énigmatiques de la renaissance philosophique russe du début du siècle. Il reprend et approfondit un thème qu'avaient traité les slavophiles, celui de la fausseté et du poison du rationalisme, mais avec une audace, une rigueur et une intransigeance qui surpassent toutes les revendications irrationalistes que connaît l'histoire de la philosophie. Chestov repense la connaissance ainsi que l'éthique dans le contexte du mystère du péché originel, tel qu'il est révélé dans la Bible. Une substitution désastreuse s'est produite : l'homme a pris l'arbre de la science pour l'arbre de la vie. De créature libre et souveraine il est devenu l'esclave des évidences, des lois et des contraintes rationnelles. Il n'y a que la foi, conçue sur le mode du saut dans l'absurde kierkegaardien, du par-delà le bien et le mal nietzschéen ou des tenebrae fidei clamees par Luther, qui peut délivrer l'âme vivante de "l'enchantement et de l'assoupissement surnaturels" et de la tyrannie exercée par la raison autonome, donc, indifférente aux aspirations les plus profondes de l'existence. En effet, "la raison conduit à la nécessité et la foi à la liberté". Toutefois, le divorce entre la raison d'un côté et l'existence et la foi de l'autre, condamne la pensée de Chestov à l'immobilité d'un dualisme sans issue et d'un questionnement perpétuellement négatif. Rivée à son adversaire, dans un combat sans merci, la pensée de Chestov s'exténue et brise le ressort de l'élan métaphysique qui la suscite