Le tabou et la mort en russie, 1860 - 1930

• Auteur / Autrice : ANTON KOSLOV
• Direction : Jutta Scherrer
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance en 1997
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

Russkaâ pravoslavnaâ cerkovʹ

Mots clés libres

Eglise orthodoxe russe

Résumé

Le sujet de la these est la transformation de la signification de la mort en russie dans la deuxieme moitie du xixe siecle et pendant les trois premieres decennies du xxe siecle, entre le debut des annees 1860 et la fin des annees 1920. Notre travail - etude anthropologique - a cherche a identifier l'evolution de la perception de la mort en russie ; et, au-dela, la maniere dont cette evolution s'est nourrie et a nourri, l'evolution des mechanismes et des systemes culturels et sociaux. Dans notre recherche, nous avons adopte une approche generaliste. Nous avons cherche a decouvrir les structures et les representations plus que des cas specifiques. La visualisation de la mort et les attitudes envers la destruction de la vie sont des elements integraux du processus des transformations socio-culturelles. Notre but etait de construire un modele dynamique, permettant d'eclairer certains aspects de l'histoire russe des annees 1860-1930; une histoire emplie par les images de la mort. L'evenement central de cette periode est la revolution d'octobre 1917. Cette revolution est une consequence de la desacralisation et de la deligitimation du pouvoir qui a suivi la desacralisation de la mort. Les changements dans la culture de la mort en russie dans les annees 1920 ont d'importantes incidences pour le nouveau systeme politique et culturel. L'eglise orthodoxe, comme la productrice du sacre, est pratiquement ecartee de la vie publique. Notre argument consiste a demontrer que cette transformation culturelle est devenue possible suite a la destruction du sacre de la culture traditionnelle, qui, liee a son tour, a la perte de valeur traditionnelle de la mort. Les questions que nous nous posons dans le cadre de notre recherche sont : quelles sont les ''pratiques de la mort'' dans la societe russe avant et apres la revolution de 1917 ? comment la signification de la mort a-t-elle change et pourquoi ? notre but est de considerer la representation de la mort en tant que mecanisme culturel et politique, un des elements constitutifs de la ''subjectivite collective''.

The topic of our dissertation is the transformation of the meaning and and representation of death in russia between 1860-s and 1920-s. Our work - a research in historical anthropology - is aimed at identifying the evolution of the perception of death in russia and the way this evolution affected the transformation of its political and cultural system. In our work we have adopted a generalist approach as we searched to identify cultural patterns rather than particular cases. The visualization of death and attitudes towards the destruction of life are the basic elements of culture. They are essential to comprehend the violent process of socio-cultural transformation that took place in russia between 1917 and 1922. Our goal was to construct a working model based on conceptual apparatus of religious anthropology and apply it to the historical process. Our argument consists to show that the destruction of traditional culture based on christian orthodoxy was due to the desacralization of death. Following the destruction of the old culture, a new cultural system was built in which death played as important role as in the old, yet its significance was profoundly altered. The work considers the traditional representations of death in russian orthodoxy, popular representations of death, as well as new images of death, based on atheism and materialism.