L'évolution différentielle de la maladie et de la qualité de vie de patientes atteintes d'un cancer du sein : rôle de certains facteurs psychologiques, biologiques et sociaux : une étude semi-prospective en psychologie de la santé
Auteur / Autrice : | Florence Cousson-Gélie |
Direction : | Marilou Bruchon-Schweitzer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Marilou Bruchon-Schweitzer, Jean-Marie Dilhuydy, Norbert Gualde, Danièle Hermand, Jean-Louis Pedinielli |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Afin de mettre à l'épreuve le modèle multifactoriel de la psychologie de la santé, nous avons étudié l'impact différentiel de divers facteurs biomédicaux, psychologiques et sociaux sur l'évolution du cancer du sein et la qualité de vie des patientes. 75 patientes atteintes d'un premier cancer du sein, âgées de 30 à 70 ans et traitées par une chimiothérapie d'induction ont été suivies pendant deux ans, à partir du moment où le cancer a été diagnostiqué. Les données relatives aux facteurs sociodémographiques et aux traits de personnalité (prédicteurs) ont été collectées avant l'annonce du diagnostic et du plan de traitement. Les réactions au diagnostic (médiateurs) ont été évaluées trois semaines après le diagnostic. La qualité de vie et l'évolution du cancer du sein ont été évaluées deux ans après l'annonce du diagnostic. Les résultats montrent que l'ensemble des réactions au diagnostic se structure en quatre dimensions distinctes : le contrôle perçu, le coping centré sur le problème, le désespoir et le soutien social perçu. Une anxiété-trait élevée, une perception favorable de son corps, la présence de récepteurs à la progestérone sont associées à une stratégie de contrôle perçu. Une anxiété-trait élevée, une perception défavorable de leur corps, des problèmes de santé antérieurs et une tumeur inflammatoire sont lis au désespoir. Un nombre important d'événements de vie et la présence de récepteurs aux œstrogènes prédit le recours à une stratégie de coping centrée sur le problème. Une séparation ou une perte du conjoint et un grade histologique élevé sont associés au soutien social perçu. Par ailleurs, les résultats font apparaitre qu'un nombre élevé d'enfants, une anxiété-trait importante, des problèmes de santé antérieurs au diagnostic, une tumeur inflammatoire, une absence de ménopause ainsi que le fait de réagir par du désespoir, du contrôle perçu et par une stratégie centrée sur le problème au moment du diagnostic président une mauvaise qualité de vie ultérieure. L'absence d'antécédents psychiatriques, le fait d'être veuve, que la tumeur soit inflammatoire et de réagir par du désespoir, induisent une évolution défavorable de la maladie. L'analyse des résultats montre également l'effet médiateur des stratégies de coping entre certains prédicteurs et la qualité de vie.