Le monarchisme Syrien : un ministère charismatique : IVeme-VIIeme siècles
Auteur / Autrice : | Philippe Escolan |
Direction : | Évelyne Patlagean |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
Le monachisme syro-mesopotamien est bien connu pour son caractere ostentatoire et excessif (stylitisme et reclusion par ex. ), ainsi que pour ses relations etroites avec la societe laique. De telles particularites ne peuvent se comprendre que si l'on remonte a la periode du ''premier christianisme'', du ''premier ascetisme'', ou le groupe ascetique (bnay qyama) etait totalement integre a la structure ecclesiale et se confondait largement avec celle-ci. L'ascese avait alors dans l'eglise un role normatif. A cet egard, la structure ecclesiale monastique est l'heritiere de ces pratiques, au meme titre que des groupes heretique, ou le messalianisme. Le principe de base du monachisme est la structure duale - ascetes fideles - de l'organisation ecclesiale. Le ministere charismatique des moines est tourne vers les fideles, mais ceux-ci doivent accepter la primaute spirituelle des ascetes. Ce modele ecclesiologique est tres different de celui de l'eglise episcopale : il n'est ni hierarchique, ni stable, et ne s'interesse ni au dogme ni au rite. C'est la que se situe le point de friction avec l'eglise episcopale. Mais la desagregation de l'eglise institutionnelle en syrie-mesopotamie permet aux moines de s'emparer de tous les leviers de pouvoir dans le patriarcat. Avec les querelles dogmatiques, les moines infiltrent l'eglise, ou dressent de nouvelles eglises qu'ils dominent totalement (julianistes, tritheistes, maronites, par ex. ).