Mémoire et organisation
Auteur / Autrice : | Martine Girod-Séville |
Direction : | Raymond-Alain Thietart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 9 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche s'inscrit dans une perspective cognitive de l'organisation. Elle a pour objectif de comprendre comment la mémoire organisationnelle fonctionne. Elle s'articule autour de deux axes, l'un déductif, abductif. L'examen de la littérature en sciences cognitives et en sciences de gestion fait apparaitre deux approches du fonctionnement de la mémoire : l'approche symbolique et l'approche connexionniste. Dans une perspective déductive, dix propositions sont élaborées sur la base de ces deux approches et testées dans une logique de réfutation poppérienne. Dans une optique abductive, une théorie substantive "enracinée" du fonctionnement de la mémoire organisationnelle est construite selon une méthodologie suggérée par Glaser et Strauss (1967). La recherche repose sur une étude de cas dont le contexte est le parc nucléaire français. Elle montre que, dans un contexte pourtant assez formalisé, le fonctionnement de la mémoire organisationnelle est largement informel, intangible et implicite. Elle suggère que la mémoire organisationnelle fonctionne grâce à l'interaction de deux mémoires : une mémoire officielle explicite et une mémoire souterraine largement implicite. La mémoire officielle regroupe l'ensemble des mémoires déclaratives, procédurales et de jugement centralisées. C'est une mémoire de long terme qui a essentiellement un usage externe et un usage interne exceptionnel. La mémoire souterraine regroupe l'ensemble des mémoires déclaratives, procédurales et de jugement de niveaux individuels et collectifs non centralisés. C’est une mémoire de court terme dans laquelle les individus jouent un rôle essentiel, en particulier les individus clés : les anciens et le « pilier de la mémoire ». C’est la présence importante de la composante « mémoire de jugement », principalement individuelle, qui confère à la mémoire souterraine un degré élevé d’opérationnalité