Thèse soutenue

Le latino-américanisme à la lumière du ''Déclin de l'Occident'', 1919-1939

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Auteur / Autrice : Vicente Romero Espinoza
Direction : Jean Piel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse d'histoire des mentalités, partant d'une démarche comparatiste, se propose d'établir la spécificité de l'idéologie latino-américaine. On analyse d'abord un cas-témoin : la pensée et la praxis d'Oswald Spengler (1880-1936), philosophe de l'histoire. Dans le déclin de l'occident, il formule une vision cyclique et pessimiste des cultures et, en tant qu'idéologue de la grande bourgeoisie allemande, soutint la montée du IIIe Reich. Ensuite la transition à l'idéologie latino-américaine se fait grâce à l'étude de l'écho du déclin dans l'ensemble de l'Amérique du Sud. L'intelligentsia ibero-américaine répondit avec passion aux questions spengleriennes : quelles sont les caractéristiques des cultures ? ; que faire face au declin de l'Occident? et où aura lieu le prochain cycle culturel ? L'étude approfondie de deux spengleriens - Carlos Keller (1898-1974, promoteur d'un césarisme modernisateur au Chili) et Ernesto Quesada (1858-1934, fondateur du révisionnisme historique argentin), permet aussi de constater deux tendance au sein de l'intellectualité latino-américaine de l'entre deux guerres mondiales : une pessimiste et autoritaire et l'autre, qui va in crescendo, optimiste, populiste. Finalement on étudie cette dernière tendance, dans l'oeuvre de Jose Vasconcelos (La raza cosmica) et de Haya de la Torre (El antiimperialismo y el apra). On constate que cette tendance, qualifiée ici d'idéologie latino-américaine, est inconsistante et narcissique et qu'elle est une adaptation de la mentalité ''criolla'' aux bouleversements sociaux et à la crise de son modèle culturel traditionnel, le modèle européen.