Thèse soutenue

Vérité des choses, mensonge de l'homme dans Madame Bovary de Flaubert : de la nature au Narcisse

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Auteur / Autrice : Didier Philippot
Direction : Michel Crouzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Pour explorer, comme nous nous proposons de la faire à travers Madame Bovary les rapports de l'homme et de la nature, dans une vision d'ensemble de la métaphysique et de l'esthétique flaubertiennes, sans doute faut-il partir de cette conviction fondamentale chez Flaubert: la vérité réside dans les choses, et tout ce qui vient de l'homme n'est le plus souvent que laideur et mensonge. D’un côté la nature qui est seule vraie et seule belle car elle est le tout, de l'autre le bourgeois autolâtre, ou narcissique, dont la bêtise consiste à se prendre pour l'absolu, à conclure le tout selon sa mesure et ses désirs. Si le narcisse bourgeois vit dans le mensonge, c’est parce qu'il subsiste à la nature une fausse à son image et à sa gloire. C’est donc autour du problème central de la bêtise concluante que j'ai choisi d'organiser ma réflexion, en allant de la nature au narcisse. Cette étude entend d'abord rappeler, en abordant la question esthétique du symbole et de la description, que la nature chez Flaubert est le lieu du sens: le rejet du symbolisme va de pair chez lui avec la condamnation de l'anthropocentrisme. Le but de Flaubert ne saurait être d'ajouter du sens aux choses, mais de s'ouvrir au sens infini et divin des choses. Il s'agit ensuite d'opposer à la vérité des choses les conclusions mensongères de l'humanisme moderne (ou narcissisme) en déclinant tous les niveaux métaphysiques de la bêtise. Vérité des choses, mensonge de l'ordre humain qui usurpe sur elles: telle est l'opposition que nous voudrions explorer ici dans le double souci de respecter, avec Flaubert, l’infini de la nature et l'infini de la bêtise.