Thèse soutenue

Le vocabulaire de la destruction dans la chanson de geste des XIIe et XIIIe siècles

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Auteur / Autrice : Sophie Legrain-Muffang
Direction : Claude Thomasset
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Notre thèse s'ordonne selon trois axes de recherche. Tout d'abord, nous recensons les différentes acceptions de ''destruire'' et ''destruction'' à l'époque médiévale. Un examen attentif du micro-contexte, de l'environnement syntaxique, ainsi qu'une prise en compte systématique du macro-contexte nous autorisent a déterminer l'extension du champ sémantique de ''destruire''. Ce verbe concernant l'anime signifie volontiers ''faire perie'', ''tuer'' et s'emploie plus particulièrement pour la mort d'un grand nombre : il se traduit par ''massacrer'' nous nous intéressons, ensuite, aux emplois particuliers que met évidence une étude stylistique des termes. L'environnement contextuel révèle que ''destruite'' et ''destruction'' se chargent de connotations spécifiques. La position occupée par le substantif dans le vers, la spécificité de ''detruire'' qui ne se rencontre jamais avec des mots tels ''porte'', ''tour'', ni avec des noms désignant des bateaux, des armes, l'emploi anaphorique ou cataphorique du verbe enfin, tendent à accorder un statut privilégié à ''destruire'' ou ''destruction''. Pour finir, nous mettons en évidence que ''destruire'' est un verbe à connotation biblique. Le micro-contexte religieux est un facteur favorisant l'emploi de ''destruire'' indépendamment du genre des textes considérés. En étudiant le champ lexical de la destruction nous constatons que les termes signifiant la mort de façon neutre sont extrêmement abondants. Certains verbes tels ''cravanter'', ''confondre'' constituent de parfaits équivalents de ''destruire'' car ils sont porteurs de connotions identiques et possèdent la même extension sémantique. Ce foisonnement lexical explique en partie que de nombreux verbes ont quitté notre langue faute d'effet de sens stylistique.