Thèse de doctorat en Science politique. Etudes soviétiques et est-européennes
Sous la direction de Hélène Carrère d'Encausse.
Soutenue en 1995
Basée sur des documents d'archives soviétiques et occidentaux, cette thèse traite de la politique soviétique au Moyen-Orient envisagée sous l'angles de l'instrumentalisation des minorités. Elle examine comment l'URSS a intégré la politique soviétique des nationalités dans sa politique extérieure, en particulier dans les pays limitrophes comportant des minorités-soeurs. A cet égard, le cas des minorités en Iran (Azéris, Arméniens), proches des républiques soviétiques de Transcaucasie, semble exemplaire. Par ailleurs, l'étude des relations entre les partis communistes du Moyen-Orient (Syrie, Liban, Palestine, Egypte) et le Komintern met en évidence l'existence de véritables "réseaux minoritaires" (Juifs, Arméniens). En effet, le mot d'ordre de "l'arabisation" formulé au cours des années 30 ne remédie pas à l'incapacité du mouvement communiste à s'implanter en milieu arabe. La seconde guerre mondiale modifie sensiblement l'attitude soviétique à l'égard des minorités en particulier en Iran où l'armée soviétique occupe la partie septentrionale du pays. Les minorités (Azéris, Arméniens, Kurdes) deviennent alors un élément essentiel dans une stratégie d'expansion territoriale que manifeste la proclamation de république autonomes en Azerbaïdjan et au Kurdistan iraniens. Dans les pays du Proche-Orient méditerranéen, on observe à la même époque le retour d'une politique plus traditionnelle visant globalement à restaurer la Russie dans son rôle de protectrice de l'Orient chrétien
This doctoral thesis is based on Soviet and European archival material. It deals with Soviet policy in the Middle-East viewed in the light of minorities. We have studied how the Soviet Union has integrated its own policy of nationalities within the foreign policy, especially in neighbouring countries where are living a lot of "sister-minorities". For instance, in Northern Iran, the Armenians and Azeris are in connection with the Soviet Republics of Transcaucasia. In the other Middle-Eastern countries (Syria, Lebanon, Palestine, Egypt), the study of the relationship between communist parties and the Komintern reveals a "minority network" (Jews, Armenians). In spite of the "arabisation" ordered by the Komintern during the thirties the communist movement unability to reach Arab people remains symptomatic. The Second World War clearly modifies the soviet attitude towards minorities, specially in Iran where the Soviet army has its own sphere of influence in the Northern part of the country. Thus, minorities (Azeris, Armenians, Kurds) are considered as a tool in the territorial expansion process during which autonomous republics were declared in Iranian Azerbaidjan and Kurdistan. In the Meditarranean countries of the near-east, the Soviet foreing policy moves, during the same period, towards a more traditional form which tries to re-establish Russia as the protector of christian minorities
Colporteurs du Komintern : l'Union soviétique et les minorités du Moyen-Orient