Thèse soutenue

Le poème étranglé ou la parole au silence chez le poète René Daumal

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Auteur / Autrice : Christian Poirier
Direction : Francine Dugast-Portes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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"La nuit de vérité nous coupe la parole" est à nos yeux la formule traduisant le mieux l'attitude de René Daumal (1908-1944). Nous lisons, grâce à l'emploi antinomique "nuit vérité", la démarche et la finalité du poète. La nuit est celle du temps de la mort, c'est-à-dire du silence conquérant le poète noir. Celle-ci se traduit par l'emploi de moyens pour faire silence, soulignes par : la négation et les tournures a connotations négatives. Au fait de ne rien dire et de dire rien s'appuyant sur le procède d'écholalie perçu de poème en poème, s'ajoute une attitude de révolte portée aussi par le rire et ponctuée par la mort, ultime sceau du poids du silence. La vérité est celle qui jaillit suite a la décomposition de l'être devenu ferment pour re-naître. Thaumaturge abandonnant les dogmes, il fait du poème le lieu même de sa renaissance, métamorphosant la tripe négation non non non en l'unique affirmation d'un ailleurs secret et sacre. Alors, cherchant confirmation dans la parole de l'autre ou d'un "pater in praesentia", il finit de retourner la caverne d'insuffisance en olympe infini. Là, le poète participant à l'absolu, conquiert un silence que nous qualifions de blanc et qui est celui du temps de la vie