Interdépendances économiques globales et synergies régionales : vers un marché commun ouest africain ?
Auteur / Autrice : | Kodjo Edjeou |
Direction : | Jean-Claude Boutou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Résumé
L'objet de cette recherche est de montrer, au travers d'une approche a la fois théorique et empirique, comment la dynamique des interdépendances économiques globales défait les synergies locales ou régionales de développement, par trois principaux processus : la transnationalisation des firmes, l'échange intra-branche et l'échange international. Notre étude de la théorie pure du commerce international nous permet de relever les insuffisances des fondements traditionnels ou récents des spécialisations internationales et de proposer de nouveaux concepts et outils d'analyse plus adaptes a la dynamique et a la nature du commerce entre nations, en général, et aux économies ouest africaines, en particulier. Plus qu'un ensemble de filières de production (dipp), l'économie mondiale se présente comme une chaine de réseaux de processus de production circulaires ininterrompus. Sur ces divisions internationales des processus productifs circulaires (dippc), il y a une bipolarisation entre la hiérarchisation des avantages comparatifs et le niveau de développement économique des pays commerçants. Nos études empiriques mettent en évidence les liens étroits existant entre cette bipolarisation et les gains à l'échange des nations coéchangistes. Ainsi, plus un pays se situe en aval d'une dipp plus ses productions nettes tendent à être positives. Les pays ouest africains étant, pour la plupart, situes au début des divisions internationales des processus productifs circulaires et en deca de leur segment ''se'' de spécialisation productive efficace, leurs stratégies de développement ne peuvent conduire qu'à des résultats sous-optimaux. Finalement, conscient du fait qu'un déséquilibre dans les différents facteurs fixateurs des activités de production et de consommation dans l'espace mondial ne peut conduire vers un optimum spatial, nous concluons que, seule une action volontaire de rupture provisoire et partielle des interdépendances économiques globales par la création d'une véritable synergie régionale, est en mesure d'arrêter ou de limiter la dégénérescence des avantages comparatifs ouest africains.