Thèse soutenue

Le système de la véracité : statut et fonction du principe de contradiction dans l'oeuvre kantienne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Philippe Godet
Direction : Bernard Bourgeois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le relativisme kantien confère aux principes formels en général et au principe de contradiction en particulier le statut de l'intuitionnisme logique, cohérent avec la position de la finitude, à savoir la limitation de leur validité au domaine de leur opérativité effective. On vérifie cette option métalogique aux deux niveaux du produit et de la méthode de la réflexion transcendantale, dans l'entendement réfléchi dans la critique et dans l'entendement réfléchissant par la critique. La finitude se donne comme l'assomption de ce cercle qui boucle le résultat sur la méthode, par laquelle les principes sont la médiation de leur propre relativisation, dans la contrainte apagogique sous-jacente à la déduction transcendantale de l'analytique et, dans la dialectique, au syllogisme de la décision critique. Dès lors, se pose le problème du fondement qui maintient cette déférence aux principes, déférence par laquelle le criticisme récuse la solution sceptique. Cette déférence se soutient dans le "fait de la raison", l'assertoricité d'une catégoricité qui, comme condition du sens, habite l'ensemble de la normativité transcendantale, noétique et éthique. L'unité de la critique est ainsi suspendue à l'exigence infondable d'une essentielle véracité, à comprendre comme soumission décisoire au fait de la raison. Cette décision, implicite dans le champ noétique où se joue la distinction du savoir, de l'opinion et de la foi, s'exprime explicitement dans le champ pratique, dans une éthique centrée sur la norme de la non-contradiction et qui peut se comprendre comme la fidélité de la volonté aux règles de la détermination d'une nature, et, plus profondément, aux conditions mêmes de possibilité de la représentation. Ainsi se trouve exposée, derrière le statut intuitionniste des principes, l'exacte coïncidence des thèmes kantiens de la finitude et de la véracité, comprise comme l'élan éthique qui mobilise l'acquisition paradoxale d'une apriorité.