Invention d'une communauté imaginée : construction nationale et antisémitisme en Pologne avant 1939
Auteur / Autrice : | Paul Zawadzki |
Direction : | Pierre Birnbaum |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Pourquoi la modernité en occident, en France en particulier, fut globalement émancipatrice et intégrative pour les juifs tandis qu'au contraire à l'est, les processus exclusionnaires semblent l'emporter au xxe siècle? Alors qu'ils vont de la périphérie vers le centre en France, leurs trajectoires sociales semblent inverses en pologne ou l'on s'achemine dans les années 30 vers une législation antijuive et des projets d'expulsion vers Madagascar. Pour expliquer ce phénomène de mixophobie et de déjudaisation massives, ce travail puise aux méthodes de la sociologie historique comparée. Contrairement aux théories projectives de l'antisémitisme qui en font un symptome clinique ou de dysfonctionnement social, nous avons insisté sur ses significations culturelles en considerant les discours des acteurs antisémites comme participant d'une orientation particulière en matière de culture du politique. Contrairement aux approches qui considèrent les individus comme agis par des forces inconscientes (sociales, psychiques, etc. ), nous nous sommes tenus au projet weberien visant à saisir les significations subjectives que l'antisémitisme avait pour les acteurs qui le propageaient. L'antisémitisme est analyse comme un ensemble de significations et de croyances qui s'actualisent dans l'action politique. Il n'est donc pas seulement un mode de représentation des juifs, mais aussi et surtout une manière de penser le fondement de sa communauté d'appartenance, du lien national, de la citoyenneté, de la légitimité politique. Le cas polonais est donc explique à partir d'une corrélation entre antisémitisme et mode de construction nationale elle même liée à la spécificité historique de la pologne : la faiblesse de l'état. La forme et les transformations du nationalisme sont donc analysées de près. Dans cette perspective, la catholicisation de l'identité nationaliste, puis sa racialisation, postulant l'inassimilabilite des juifs sont évidemment cruciales.