Mise en place, évolution et mise à mort de l'utopie : discours et société en France de 1817 à 1847
Auteur / Autrice : | Marie-Pierre Pilette |
Direction : | Jean Tulard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'utopie en France de 1817 à 1847 obéissait à trois impératifs : d'abord s'emparer du pouvoir central dans un jeu subtil de conquêtes et de concessions qui conduisait en juillet 1830 à un état puissant détenteur de neuf pouvoirs : outre les trois traditionnels ; les pouvoirs économique, militaire et diplomatique; et trois nouveaux : les pouvoirs d'opinion, d'information et de police. Le deuxième impératif consistait à amorcer le changement social. Ce changement se faisait en trois étapes simultanées : en premier lieu une insularisation qui justifiait la nécessaire auto-institutionnalisation, puis la coupure du langage et surtout la démarcation politique qui résultait du combat mené contre la propriété et qui avait son apogée en janvier 1833 avec la création de l'Année de la mère. Cette réévaluation de la propriété débouchait en 1837 sur la cité totale. Durant les sept dernières années, la critique utopique devenait plus idéologique dans l'esprit de faire jouer à son système politique un rôle à la mesure de celui du libéralisme d'une part et du socialisme de l'autre. C'était cette systématisation qui entrainait la disparition des valeurs de l'utopie au profit de celles du communisme.