Thèse soutenue

La syndicalisation et l'action collective : le cas de la CFTC-CFDT : 1945-1990

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Auteur / Autrice : Antoine Bevort
Direction : Jean-Daniel Reynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Cette thèse décrit l’évolution des effectifs syndiqués à la CFTC-CFDT entre 1945 et 1990 et analyse la logique de l'action collective syndicale à partir d'une lecture non-utilitariste de Mancur Olson. Le nombre des cotisants réguliers, reconstitue à partir de plusieurs indices croisés, et, pour les années 1970-1990, à l'aide de documents internes, et les taux de syndicalisation décrivent l'implantation géographique - nationale, régionale et départementale - puis la répartition par fédérations. L’étude de trois unions départementales (Isère, Haute-Garonne et Meurthe-et-Moselle) et d'une fédération, le SGEN, précise cette approche globale. L'analyse des structures et de l'organisation financière, des débats et des choix qui ont marqué ces domaines, complète cette description numérique. Les chiffres montrent, avant même le déclin, la faiblesse persistante des effectifs - le taux culmine à 4,2 % des salariés en 1975-76. Ce fait apparait comme un choix plus qu'un échec, spécifique d'un syndicalisme idéologique et militant pratiquant une politique de recrutement très sélective. Le recul des années 1980 marque l’épuisement de ce modèle de représentation et d'action, caractéristique du syndicalisme confédéré français qui bénéficiait jusqu'à la fin des années 1970 d'une représentativité allant au delà du cercle étroit des adhérents. La légitimité de l'institution syndicale est en cause. Le déclin ne sanctionne pas tant un défaut d'utilité, ou un excès d'institutionnalisation, mais apparait comme une crise du projet de l'action collective qui ne fait plus sens. Il manifeste une absence de croyances et de significations partagées. La pression sociale en faveur du syndicalisme se dilue, les incitations idéologiques et les militants "entrepreneurs de morale" ne cristallisent plus l'action collective.