Le mythe de Gauguin
Auteur / Autrice : | Rarahu Poirson |
Direction : | André Daspre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Nice |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Alors que les objets tribaux mesuraient l'évolution technique des sociétés et stipulaient la mission civilisatrice qui incombait aux nations européennes, Gauguin choisit de les tenir pour le devenir de l'art moderne, outrepassant les valeurs bourgeoises. Il porta sa recherche à la limite extrême, dans l'espace, il alla jusqu'aux antipodes, à Tahiti et aux îles Marquises, dans le temps jusqu'à l'immémorial, sauvant le peuple polynésien de l'oubli de sa culture. Tandis que la lucidité engageait à reconnaître la dette contractée envers l'art primitif, l'aveuglement la niait afin de se dispenser de toute réévaluation. De cet affrontement, les images diverses et contradictoires que la postérité a tracées de Gauguin au long du XXe siècle témoignent. À travers ces interprétations successives qui composent le mythe de Gauguin, il s'est agi d'appréhender un moment décisif dans l'histoire de l'art : l'avènement de l'art moderne, introduit par une notion inédite, le primitivisme. Lorsque les consciences occidentales eurent la certitude que les arts primitifs étaient devenus arts du passé, elles s'autorisèrent à célébrer Gauguin comme le père du primitivisme moderne